A l’occasion de la célébration de la Journée de l’enfant africain et de la Semaine nationale de la petite enfance, une journée «portes ouvertes» s’est tenue hier au Centre d’accueil, d’information et d’orientation pour les enfants en situation difficile, Ginddi. Malgré la volonté, il y a peu de places pour qu’il réussisse sa mission.

Le centre Ginddi, qui est un havre de paix pour les mômes égarés, leur permet de retrouver le fil de la vie normale, après une parenthèse désenchantée. Le Centre d’information et d’orientation pour enfant en situation difficile, créé en 2003, a pour mission de contribuer au retrait et à la réinsertion des enfants en situation de maltraitance dans la vie familiale et sociale. Devenu l’un des plus remarquables instruments d’opérationnalisation dans la politique de prise en charge de l’enfant en situation de vulnérabilité, il était hier le point de ralliement de quelques autorités dans le cadre de la Semaine nationale de la petite enfance. Maïmouna Baldé, directrice du centre Ginddi, prend sa mission très au sérieux : «Nous recevons ici des enfants maltraités, des enfants battus, tout enfant qui se sent en vulnérabilité et qui passe la nuit dans les rues et non dans sa famille. Et si nous les recueillons ici, nous leur offrons la prise en charge totale qu’un enfant doit avoir au sein de sa famille.» Avec l’appui d’un conseil de médiation, cette cellule facilite aussi la reconstruction de la personnalité des victimes, en renforçant l’estime de soi et en ressuscitant l’espoir pour un nouveau départ dans la vie. Mme Baldé dessine ainsi les stratégies mises en place pour remettre les gamins dans sa cellule familiale : «Après la prise en charge de l’enfant, nous recherchons sa famille d’abord. Ensuite, nous faisons une médiation entre l’enfant et sa famille. Comme nous le savons tous, l’enfant dès qu’il est dans la rue, il y a une rupture de lien familial. Et quand il y a rupture, il y a des problèmes. Donc nous faisons de sorte qu’il y ait un rétablissement du lien de parenté entre l’enfant et sa famille pour qu’il accepte de retourner en famille et que les parents eux aussi acceptent de recevoir leurs enfants.»
Un travail titanesque pour une structure sans moyens conséquents. Doté seulement de 92 lits dont 12 pour les filles, le centre Ginddi peut être parfois surpeuplé. Mme Baldé lance un appel pour renforcer les moyens du centre : «C’est un cri du cœur pour ce centre. Nous réitérons notre appel de soutien pour la prise en charge des enfants au niveau de ce centre. Donc je fais un appel aux partenaires financiers et techniques pour qu’ils nous accompagnent dans nos services.» Un nouveau plan est envisagé par le ministère de la Bonne gouvernance et de la protection de l’enfance pour élargir l’offre. «Madame le ministre insiste beaucoup sur ce point, qui est essentiel dans la mesure où vous le voyez bien, on a toujours une capacité d’accueil qui n’évolue pas compte tenu de la situation géographique du centre. Donc ce centre a aujourd’hui atteint ses limites. Peut-être donc il va falloir qu’on réfléchisse sur un processus qui nous permettra d’avoir des centres locaux au niveau des autres régions», alerte Oumar El Foutiyou Ba, Secrétaire général du ministère de la Bonne gouvernance et de la protection de l’enfance.
Stagiaire