Sous la conduite du haut conseiller Thérence Senghor, des enseignants accusent Youssou Touré de «mauvaise gestion». Ils ont décidé de «ne plus le reconnaître» comme leur coordonnateur national.
A moins d’un an de l’élection présidentielle, la crise couve au Réseau des enseignants de l’Apr. Lors d’un conclave à Yoff samedi, des enseignants réunis autour du haut conseiller Thérence Senghor (coordonnateur du Réseau à Pikine) ont décidé de «ne plus reconnaître» Youssou Touré comme leur coordonnateur national. Cette activité se déroulait au moment où Youssou Touré et ses fidèles se réunissaient à Saly pour recoller les morceaux au sein du Réseau. «Au vu du temps qu’on a fait ensemble, tout le monde s’accorde pour dire que Youssou ne fait pas l’affaire parce qu’il n’est pas crédible. Il se dédit à la minute qui suit et n’a aucune considération pour le gouvernement qui l’a investi. C’est quelqu’un qui se laisse aller à des légèretés et ne travaille pas pour l’Apr dans sa globalité. Aujourd’hui, quasiment la totalité des enseignants du Réseau l’ont lâché», a déclaré Cheikh Dicko, porte-parole du jour, devant une forte présence d’enseignants.
Ces frondeurs reprochent à l’ancien secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation sa «mauvaise gestion» de cet organe de l’Apr. «Sa gestion financière est clanique. Il s’agit de Youssou Touré, de sa femme et d’une bande qui lui est fidèle qui s’approprient les choses. Le parti octroie 5 millions de subvention au Réseau chaque mois. Aujourd’hui, Youssou Touré doit édifier les Sénégalais sur cet argent que nous, membres du Réseau, ne voyons pas. Il l’utilise à des fins personnelles», regrette M. Dicko. D’après Thérence Senghor et ses camarades, l’actuel ministre conseiller est en train d’«arnaquer le président de la République à partir du moment où la majorité des enseignants lui ont tourné le dos». Cheikh Dicko de marteler : «Nous nous opposerons énergiquement à cette façon de faire. Aucun enseignant ne croit plus en Youssou Touré.» Cette tendance qui considère avoir «destitué» Youssou Touré compte mettre en place un bureau provisoire et organiser des tournées pour ramener «tous ceux qui se sentaient évincés».
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