Le sieur Fallou Diouf ne jouit pas de toutes ses facultés mentales, mais quand il s’agit des femmes, il est en possession de tous ses moyens. Hier, il comparaissait pour attentat à la pudeur, détournement de mineure et pédophilie sur une fille de 7 ans. Les faits se sont produits le mercredi 17 septembre dernier à Yeumbeul. La dame Coumba Samba Guèye avait saisi ce jour-là le commissariat de cette localité. Elle expliquait que sa fille, qui était accompagnée de son frère dans une maison voisine, venait d’être victime d’une tentative de viol. Et c’est son fils qui est venu l’informer que sa fille était en train d’être conduite de force par le sieur Fallou Diouf. Quand elle a interpellé la fillette, elle lui a confirmé en expliquant qu’elle urinait quand le prévenu s’est déshabillé devant elle avant de la doigter. Elle a réussi à s’échapper, mais il l’a trouvée dans la maison en renouvelant son geste.
Devant le juge, Fallou Diouf a nié les faits en soutenant : «J’étais dans les toilettes quand je l’ai aperçue (parlant de la fillette) en train de jouer avec ses amies. Je leur ai ordonné de quitter les lieux. Je n’ai commis aucun acte d’attouchement sur sa personne», s’est-il défendu. Mais il a été vite contredit par la jeune fille. «Il m’a trouvée dans les toilettes quand j’urinais. Il s’est déshabillé devant moi et j’ai pris la fuite. Il m’a trouvée dans la maison et m’a tirée dans sa chambre. Quand il voulait se déshabiller, j’ai encore pris la fuite», a-t-elle déclaré. A la question du juge de savoir, s’il a couché avec elle, la victime a répondu par la négative. Mais dans sa relation des faits, Coumba Samba Guèye, la mère de la jeune fille a dit que son enfant lui a confié qu’elle était en train d’uriner quand Fallou Diouf s’est déshabillé devant elle avant d’introduire ses doigts dans ses parties intimes. Interpellant Fallou suite à ces accusations, ce dernier a avoué que c’est vrai. «Nous avons conduit la fille à l’hôpital, et le médecin nous a dit qu’elle n’a pas été violée mais a été doigtée. Ma fille m’a confié que quand elle urine, elle ressent des douleurs au niveau de son sexe», a-t-elle poursuivi. Le prévenu a tenté de diluer sa responsabilité en invoquant la démence. Et c’est son frère qui a volé à son secours en déclarant : «il est malade. Il ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. Nous l’avions interné à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye. Mais, il s’est trouvé que son dossier de santé a été détruit par les inondations. Quand nous sommes retournés à l’hôpital, pour nous en procurer un autre, le médecin nous a exigé sa présence pour une nouvelle consultation avant de lui décerner un certificat médical.»
Mais, selon le procureur, Fallou Diouf ne s’est pas privé de violer la pudeur de cette fille âgée de 7 ans. Pour lui, son seul moyen de défense, c’est de dire qu’il ne jouit pas de ses facultés mentales, alors qu’aucun document ne vient corroborer ses déclarations. «Il a répondu correctement à la barre à toutes les questions qui lui ont été posées», remarque-t-il, en demandant de le condamner à 2 ans ferme. Mais d’après son avocat, Fallou Diouf ne peut pas être poursuivi pour détournement de mineure qui suppose la soustraction de l’individu à l’autorité de ses parents. Dans cette affaire, précise-t-il, la fille s’est déplacée d’elle-même pour rejoindre ses amies. C’est là qu’elle a trouvé le prévenu. Donc on ne peut dire qu’il y’a détournement, dit-il, en soulignant que son client est un malade mental. Il a plaidé la relaxe au bénéfice du doute au principal et à titre subsidiaire, l’article 50 qui ne fait pas disparaitre la responsabilité pénale et exige de payer les dommages et intérêts. La décision sera rendue le 7 février
justin@lequotidien.sn
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