A 61 ans, le cinéaste Bouna Médoune Sèye est décédé hier à Paris des suites d’une maladie. Le réalisateur du court métrage «Bandits cinéma» travaillait ces derniers mois sur plusieurs projets financés par le Fopica. Le cinéma sénégalais perd ainsi un photographe de renom et un passionné du 7e art.
Bouna Médoune Sèye, photographe, artiste plasticien et cinéaste, est décédé dans la matinée d’hier en France des suites d’une maladie. Il était né à Dakar en 1956 et a fait ses études en France à Marseille, avant de revenir s’installer à Dakar où, avec Djibril Sy, Moussa Mbaye, Boubacar Touré, il chercha à affirmer une photographie artistique africaine. Dans les années 1980, ses premières expositions affirment la forte personnalité de son œuvre. En 1993, il réalisa une exposition installation de photographies sur les Indiens du Canada à la galerie la Chambre Blanche, au Québec. Le défunt avait également de son vivant collaboré avec le sculpteur Abdoulaye Armin Kane au début des années 90. «Bouna Médoune Sèye, pendant cinq ans, a photographié les fous et les laissés-pour-compte qui habitent les trottoirs de Dakar. Fascination du décalé qu’est Bouna, photographe, cinéaste, plasticien, pour ce qu’il estime être une part de lui-même», rappelle sa biographie.
On apprend également qu’il a réalisé de nombreux reportages cherchant à montrer la réalité urbaine de son pays : une certaine idée de la modernité. De lui, on retient aussi qu’il a réalisé quelques films, court et moyen métrage comme : Bandit cinéma, en 1992, Saï saï by – dans les Tapas de Dakar, en 1994, Les pieds dans les rues de Dakar et sur Jo Ouakam, en 1995. Il a également été à l’œuvre du documentaire Zone rap, en 1998. Mais avant tout cela, il avait collaboré à la réalisation de différents films et documentaires (dont Set setal Dakar de Moussa Sène Absa).
A l’annonce de son décès, le ministère de la Culture s’est associé à la douleur qui frappe la communauté artistique et cinématographique du Sénégal pour présenter ses condoléances à la famille du défunt. Ces derniers mois, informe Hugues Diaz, directeur de la Cinématographie, «Bouna Médoune était impliqué comme directeur artistique dans de projets de films appuyés par le Fopica et produits par Mediatik de Moctar Ndiouga Ba, notamment les films fiction – long métrage : Le rêve de Latricia du réalisateur Ben Diogaye Bèye et Hivernage de Laurence Gavron». Adieu l’artiste !
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