La loi régissant l’entrée, le séjour, l’établissement et la sortie au Sénégal date de janvier 1971. Elle est vieille de 46 ans alors qu’entre temps, le Sénégal, considéré comme champion de la ratification des traités internationaux, a juste signé des protocoles d’accord. Pour Lanfia Diané, cette loi mérite d’être actualisée pour qu’elle soit en cohérence avec les réalités actuelles de la migration. Le chef de la division de la Planification de la Direction générale de développement du capital humain au ministère de l’Economie et des finances invite les journalistes à interpeller les autorités politiques et les parlementaires sur cette situation «critique», vu l’importance de la migration pour le Sénégal comme l’illustrent les transferts d’argent et son apport en termes d’équilibre social. Pour M. Diané, un pareil secteur de développement mérite un encadrement très sérieux. «Il serait important qu’on actualise la loi qui régit l’entrée, le séjour, l’établissement et la sortie au Sénégal qui date de 46 ans et qui n’est plus en phase avec les réalités actuelles de la migration», plaide-t-il. Il s’exprimait hier en marge d’une réunion de bilan du projet Reporters des frontières de l’institut Panos. A travers ce projet, qui tire à sa fin après 3 ans d’exécution, Panos a cherché à pousser les journalistes à avoir un regard beaucoup plus fouillé sur les migrations. Les professionnels des médias ont bénéficié des séances de formation à l’investigation. Pour les journalistes des radios communautaires, il s’est agi d’un accompagnement à mieux animer des débats sur la question mais aussi à utiliser les témoignages oraux. L’accompagnement a aussi été en moyens financiers et techniques pour réaliser et diffuser des informations. C’est dans ce cadre que 170 investigations ont été faites.
Par ailleurs, l’indisponibilité des statistiques en termes de migration et l’inaccessibilité de l’information relative à la migration auprès des officiels ont fait l’objet de débat lors de cette réunion. Alors que les acteurs accusent les médias de ne relater que les événements dramatiques et néfastes de ce phénomène, les journalistes déplorent l’inaccessibilité des informations et même des acteurs officiels. «Autant la migration est importante, autant l’est la production de données. On ne peut pas parler de migration et de planification de politique migratoire sans des données», plaide-t-on. Cependant pour Tidiane Kassé, chargé des Programmes à l’institut Panos, les statistiques ne sont pas le fondement du journalisme d’investigation. «Ce sont juste des indicateurs à travers lesquels les journalistes peuvent se baser pour faire leur travail, d’autant plus qu’ils peuvent être remis en cause. Les chiffres sont importants mais le fort chez un journaliste, c’est le travail de terrain», a expliqué le journaliste Tidiane Kassé
ksonko@lequotidien.sn
A LIRE AUSSI...