Les Grands moulins de Dakar (Gmd) diversifient leurs investissements et explorent un nouveau marché. Ils ont lancé un projet d’investissement de 10 milliards au Sénégal dans le domaine avicole. «Nous sommes allés chercher de l’expertise et des capitaux au Maroc pour former Zalar Sénégal, une entreprise 100% sénégalaise», a annoncé Franck Bavard, directeur général des Grands moulins de Dakar. Répondant à ceux qui critiquent la venue d’étrangers dans le secteur avicole, il a dit : «Ce sont des familles sénégalaises qui vont vivre de cet investissement. Ce sont des employés sénégalais qui vont travailler là-dessus. Ce sont des fermiers sénégalais qui vont profiter du savoir-faire marocain.»
Aussi avec cette alliance, les Grands moulins de Dakar comptent rehausser le niveau qualitatif car, assurent leurs dirigeants, il faut penser déjà au futur avec l’ouverture des frontières à la volaille étrangère. «Seule la qualité garantira la capacité à exister dans ce secteur», soutient M. Bavard. L’entreprise Zalar Sénégal va mettre en place des fermes avicoles. Elle ambitionne aussi de produire de la volaille. Une preuve de sa conviction que ce marché est en plein développement. Et l’objectif, précise M. Bavard, n’est pas d’écraser les petits qui s’activent dans ce secteur. Au contraire, argue-t-il, «nous formons ici les boulangers, nous aiderons les gens à se former».
Il y aura également un abattoir, car les Gmd pensent explorer le marché international pour exporter de la volaille. C’est la commune de Sandiara qui va accueillir ce projet. Les Gmd espèrent au bout contribuer à la sécurité alimentaire. «C’est une véritable volonté et c’est de cela que va naître une nouvelle émergence de l’agro-industrie.»
En visite dans les installations des Grands moulins de Dakar, Moustapha Diop, ministre de l’Industrie et de la petite et moyenne industrie, a magnifié ce projet consistant, selon lui, à diversifier les investissements. «Le Sénégal a besoin de gens comme vous pour créer de la richesse dans le pays», soutient-il.
Les Grands moulins de Dakar sont plus connus pour la production et la commercialisation de farine de blé. Profitant de la visite du ministre, le directeur général s’est plaint de la concurrence «déloyale» que son entreprise subit dans ce secteur. Ce qui, selon lui, a provoqué une crise continue et persistante. Or, les Gmd sont un modèle. «S’ils meurent parce qu’il y a une concurrence qui nous met à genoux, c’est une régression sociale», regrette-t-il. Moustapha Diop l’a rassuré. Reconnaissant la réalité de cette concurrence, il a soutenu que l’Association sénégalaise de la normalisation a enclenché dans l’urgence une norme pour la pâte alimentaire sous la forme de farine de blé dur. «Elle est à la phase d’homologation et dans quelques semaines, la norme sera disponible», promet-il.
Les Gmd ont un chiffre d’affaires de plus de 60 milliards de francs Cfa, une production d’aliments pour animaux de 100 mille tonnes par an, et 240 mille tonnes de blé par an.
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