A l’occasion de ses 4 ans d’existence, la rédaction en mandingue qui a pour vocation de s’implanter au cœur du continent africain s’installe au Sénégal, à Dakar, ainsi que l’équipe chargée de produire l’offre magazine en peul. La Rfi a tenu hier une conférence de presse en présence de Marie-Christine Saragosse, présidente directrice générale de France médias monde.

Après son lancement en 2005, la rédaction de Rfi mandingue s’installe au cœur de l’Afrique francophone, à Dakar. Créée par France médias monde, cette filiale de production compte plusieurs journalistes et techniciens venant de différents pays, dont 5 Sénégalais présentement. D’abord, elle s’exprime en mandingue (mandenkan) et commence à le faire en peul (fulfulde), deux langues africaines transnationales qui réunissent 40 millions de locuteurs chacune. Ainsi, la première radio internationale en Afrique francophone s’ancre au continent en développant une stratégie plurilingue. «Rfi a un culte de la proximité. Peut-être parce que c’est une radio mondiale, elle essaie d’être tout près de chaque auditeur», a déclaré hier, à Dakar, Marie-Christine Saragosse, présidente directrice générale de France média monde, devant la presse.
Sidi Mouhamed Dicko, technicien à Rfi Dakar, indique que «les infrastructures techniques sont similaires à celles utilisées à Paris et des liaisons sont assurées entre le bureau de Dakar et le siège de France». La nouvelle implantation de Rfi Dakar comprend 2 studios en direct, un studio de production, une salle de conférence de rédaction, 2 espaces de rédaction ouverts (mandingue et peul), une salle de formation et un espace de restauration et de repos.
Depuis 2015, Rfi diffuse des programmes en mandingue. Ses locuteurs sont principalement situés au Mali, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et en Guinée, mais il existe aussi des foyers «mandingophones» au Sénégal (Tambacounda par exemple), en Sierra Leone et au Liberia. Et depuis quelques mois, Rfi a développé une déclinaison de son magazine destiné aux jeunes «Alors on dit quoi ?» en langue peul, (par Aïssatou Ly, même format que celui de Diarra Ndiaye, mais de contenu diffère) dans le cadre du projet «Média Sahel».

Quid de la langue wolof ?
«Dans l’ordre des priorités, on a choisi les langues transnationales. On a commencé en Afrique de l’Est avec Kishouwali et le Haoussa. En wolof ? Vous avez un paysage très riche déjà au Sénégal. Vous avez déjà accès à beaucoup d’informations dans cette langue», a soutenu Mme Saragosse. En effet, Rfi est devancée par 5 radios à Dakar. Mais la radio française n’a visiblement pas encore dit son dernier mot. «Pour autant, dit la Pdg de France médias monde, comme une langue, c’est aussi un signe de fraternité et d’amitié. On voudrait produire en wolof le magazine ‘’Alors on dit quoi ?’’ qu’on fait en français, en mandingue, et en peul.» Mme Christine Saragosse ajoute : «Déjà, nous avons une méthode d’apprentissage du français à partir du wolof.»

Le choix de Dakar
Rfi et Dakar, c’est une histoire qui marche. Et c’est souvent l’histoire des premières fois. Dakar constitue en effet une implantation historique de Rfi qui a ouvert sa première Fm en Afrique (à présent 115 sur tout le continent dont 9 au Sénégal). La capitale sénégalaise abrite en outre un envoyé spécial permanent et plusieurs pigistes de Rfi ainsi que les correspondants France24, constituant un socle permettant de développer à l’avenir de nouvelles activités et de s’ancrer davantage en Afrique de l’Ouest.
Enfin, la position géographique du Sénégal facilite les déplacements et les activités. Il faut aussi dire que Dakar est une ville de partenariats culturels, les plus prisés sur les antennes de Rfi : «Biennale des arts contemporains, Musée des civilisation noires, Maison Ousmane Sow…» Elle est aussi la rampe de lancement des nouveaux projets de Rfi (première session du Rfi challenge app Afrique)…
Stagiaire