L’arrestation dimanche passé du Nigérien Ali Idrissa, membre fondateur de la coalition «Publiez ce que vous payez» et président du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab), n’est pas du goût de ses camarades de la coalition. Ibrahima Sory Diallo, secrétaire exécutif de l’Ong la Lumière et par ailleurs membre du Conseil mondial de «Publiez ce que vous payez», a élevé la voix pour dénoncer cette arrestation jugée arbitraire et anti démocratique et appelle les autorités nigériennes à se ressaisir et libérer leur camarade.

Ibrahima Sory Diallo n’a pas fait dans la langue de bois pour dénoncer l’arrestation d’un des membres la coalition «Publiez ce que vous payez», basée au Niger, parmi les 23 personnes de la société civile arrêtées par le régime de Mahamadou Issoufou. Jugeant l’acte rébarbatif et très anti démocratique, il dit appeler à la réaction de la communauté internationale et des associations internationales de défense des droits de l’Homme pour une libération immédiate et sans condition de leur camarade. S’indignant toujours de l’acte posé par ce régime jugé totalitaire, il rappelle que l’exercice des droits individuels et collectifs est consacré par la loi fondamentale du Niger. Sous cet angle, martèle le représentant de l’Afrique francophone au Conseil mondial de la coalition «Publiez ce que vous payez», les citoyens nigériens ont parfaitement le plein droit de signifier pacifiquement à leurs pouvoirs publics centraux leur opposition à toute politique de nature à impacter négativement leur vie. «Donc nul besoin d’arrêter et d’envoyer en prison ces personnes interpellées», fulmine Sory Diallo. C’est pourquoi «les coalitions ‘’Publiez ce que vous payez’’ en Afrique francophone dénoncent avec la plus grande énergie ces arrestations d’honnêtes citoyens, jugés rébarbatives et contre la démocratie, d’un régime qui, à la place de la force de l’argument, utilise honteusement l’argument de la force, avec comme objectif principal de museler des contre-pouvoirs sérieux et fortement attachés aux idéaux de développement économique et social de leur pays et de l’Afrique en général».
«Le régime de Mahamadou Issoufou vient de s’illustrer et de la plus ignominieuse et négative des manières qui soit, en procédant à l’interpellation de plusieurs acteurs de la société civile qui sont actuellement disséminés dans les prisons du pays», réitère Sory Diallo. Cependant, poursuit-il, «nous espérons qu’à la suite de cette sortie, la cause de la coalition sera entendue. Sinon nous passerons à la vitesse supérieure et déclinerons les stratégies à utiliser pour faire libérer ces personnes».
Il faut juste rappeler que selon Sory Diallo, Ali Idrissa et les autres personnes interpellées sont arrêtés pour le seul fait de se battre contre la Loi de finances 2018 qu’ils trouvent anti sociale et contre le bradage de la souveraineté nationale du Niger. «Cette même loi comporte des éléments de taxation et d’impôt qui vont dans le sens d’impacter la qualité de la vie des populations. Et l’organisation que dirige Ali Idrissa et qui travaille pour le plaidoyer budgétaire a mené des études qui ont révélé que cette loi ne serait pas en faveur des populations et devait être révisée. Voilà tout ce qui est reproché à Ali et aux autres personnes arrêtées», explique Ibrahima Sory qui appelle à une réaction urgente de la communauté internationale pour la libération de ces personnes au Niger.
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