La ville de Rufisque doit bénéficier d’un programme spécial à coût de milliards de francs Cfa pour ne pas être en rade par rapport à l’explosion fulgurante d’infrastructures dans ses environs. C’est la conviction du maire, Daouda Niang, qui ne veut pas voir sa ville devenir un simple bidonville à côté des foyers économiques en train d’être réalisés dans ses alentours.

C’est un Daouda Niang très préoccupé du devenir de la ville de Rufisque qui s’est exprimé lundi à sa descente d’avion à l’aéroport international Blaise Diagne. «Le puzzle qui s’est structuré au niveau du département de Rufisque, me laisse un peu inquiet (…) Dakar va continuer à être le centre du pays du point de vue de l’activité politique et sociale alors qu’à Rufisque, nous nous retrouvons entourés, éclatés et divisés par des infrastructures comme le Ter (Train express régional), l’autoroute à péage», a déclaré le maire de la ville de Rufisque, évoquant dans la même vei­ne, «les pôles urbains du Lac Rose et de Diamniadio», ainsi que les futurs «ports de Sendou et Ndayane».
Dans ce dédale d’infrastructures essaimant un peu partout aux alentours de la Vieille cité, le maire veut que des mesures appropriées et surtout en provenance de l’Etat soient prises. « Il faut sauver Rufisque en tant que ville ancienne et pour ce faire, il faut  que l’Etat mette en place un programme spécial à coût de plusieurs milliards de francs comme il en a été le cas pour plusieurs villes du pays», a souhaité l’édile, convaincu que sans cet appui conséquent escompté de l’Etat, «Rufisque risque d’être bidonvillisée pour n‘être plus qu’une ville dortoir».
Toutefois, il affirme que le Conseil municipal de la ville n’est pas resté inerte face à une situation qui se dégrade graduellement. «Nous avons convoqué les assises avec une année de réflexions et de discussions. Et nous avons élaboré un document pour 2035, qui va aider à résoudre nos problèmes», a-t-il souligné à ce sujet. «Nous avons le projet Dakar Gate, d’un coût  de 28 milliards de francs Cfa, qui fait maintenant partie du Pse, le Carré d’or qui va changer le visage du centre-ville. Il y a aussi Rufisque Villeneuve. Cela démontre que les populations de Rufisque ne sont pas restées à attendre que l’Etat vienne pour tout  faire», a poursuivi M. Niang, tout en appelant les Rufisquois à s’unir autour de l’essentiel pour que la Vieille ville puisse répondre au rendez-vous de l’émergence en train de se construire sur ses pourtours.
«Je voudrais que les Rufis­quois prennent un peu au sérieux le devenir de leur ville. Il faut arrêter ces questions de politique politicienne et arrêter de s’autodétruire alors qu’ail­leurs, les gens sont en train de mettre les outils qu’il faut pour le développement de leur commune», a exhorté le maire de Rufisque.
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