Pour réaliser son objectif de créer 8 700 emplois directs et transformer 33 mille tonnes de mangues et 53 mille tonnes d’anacardes, l’Agropole sud a besoin de 67 milliards de francs Cfa. Le privé est prêt à injecter 45 milliards de francs Cfa pour détenir 51% des actions de la société qui devra gérer l’infrastructure. L’Etat devra, pour sa part, investir 11 milliards en infrastructures de base et faire quelques concessions fiscales pour lancer le projet en début 2019.
67 milliards de francs Cfa, c’est le montant des financements nécessaires pour la mise sur pied du premier Agropole du Sénégal prévu dans la zone sud du pays. Si pour le moment Adéane, une commune située entre Goudomp et Ziguinchor, est prête à céder une assiette foncière de 500 ha, on devrait attendre janvier 2019 pour commencer la transformation de 33 mille tonnes de mangues et 53 mille tonnes d’anacardes et ainsi créer 8 700 emplois directs émanant des 18 projets retenus.
En effet, le Lab, une réunion des acteurs concernés pour dessiner les contours du projet, vient de publier sa proposition. De cette rencontre, l’on retiendra que le lancement des travaux devra commencer en janvier 2019. Mais avant, il faut créer la structure de gouvernance. Il s’agit d’une Société de construction et d’exploitation (Sce). Elle sera régie par le droit privé et structurée de la sorte : les entreprises, les interprofessions, les investisseurs financiers (banques, fonds d’investissement et les particuliers) vont se partager les 51% du capital et le reliquat sera détenu par l’Etat à travers la Caisse des dépôts et consignations (Cdc), le Cosec, l’Ipres, le Fonsis et les Collectivités territoriales. Il appartient à l’Etat d’acter la création de cette entreprise par un mandat officiel. D’ailleurs à ce propos, Moustapha Diop, ministre de l’Industrie et qui a signé l’engagement d’adhésion du gouvernement, a affirmé qu’un «virement de 250 millions de francs Cfa a été fait le jeudi 12 juillet 2018 dans les comptes de l’Onudi pour l’étude de faisabilité (…) A la date du 30 décembre 2018, toutes les mesures pour faciliter le développement du projet seront prises».
La participation de l’Etat à hauteur de 11 milliards sur les 67 requis devrait être utilisée pour la construction d’infrastructures de base. Le site devant accueillir l’Agropole se trouve à 3 km de la route nationale. Les routes, pistes, l’eau, l’électricité, les hangars, les bâtiments administratifs et centres de traitement seront pris en charge par l’Etat. En ce sens, il est attendu une inscription budgétaire pour être dans les temps. Une fois cette étape bouclée, la Sce tablera sur 3 sources de revenus. Il s’agira de charges locatives, de redevances forfaitaires et de prestations de services fournies par la fonction recherche et développement. La Sce sera organisée comme suit : le Conseil d’administration, régis par la loi Hoada, peut solliciter un organe d’orientation. Qui va comprendre toutes les parties prenantes qui ne sont pas forcément dans le Conseil d’administration. Cette antenne va coiffer tous les agropoles du Sénégal. Le Conseil d’administration va nommer un directeur général.
Pour amortir l’investissement privé, les acteurs ont demandé le statut d’entreprise d’exportation, l’allègement fiscal pour les premières années et des infrastructures de formation. L’alignement automatique au Code des investissements pour faciliter les démarches administratives aux locataires est vivement souhaité.
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