Le taux de prévalence du Vih/Sida a considérablement chuté dans les rangs des forces armées. Le taux est passé de 0,7% à 0,3% entre 2006 et 2015, selon le Chef d’état-major général des armées (Cemga) qui réceptionnait un don de matériel médical de la coopération américaine.

Le Sénégal connaît l’un des taux de prévalence du Vih/Sida les plus faibles dans les armées africaines. Selon les résultats de l’Enquête démocratique et sanitaire de 2006 et l’Enquête nationale de surveillance combinée de 2015, partagés hier à l’hôpital militaire de Ouakam, ce taux est passé de 0,7% en 2006 à 0,3% en 2015. «Le taux de prévalence est plus bas chez les militaires que chez la population. C’est l’un des taux les plus faibles si on le compare aux autres armées africaines», s’est réjoui Cheikh Guèye. Le Chef d’état-major général des armées (Cemga) s’exprimait hier lors de la cérémonie de réception de don de matériel médical offert par la coopération américaine. Selon général Guèye, «ces deux enquêtes ont montré qu’au niveau national, la prévalence du Vih dans les forces armées était similaire à celle de la population générale en 2006 et inférieure à celle-ci en 2015. Alors que dans la majorité des pays africains, les taux existant chez les militaires sont supérieurs à ceux de la population générale». Il ajoute : «C’est un acquis à préserver. On peut mieux faire en mettant des équipements beaucoup plus modernes, en renforçant les ressources humaines et financières.» Cette performance des forces armées nationales dans la lutte contre le Sida a été saluée par la première conseillère de l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal. «En apportant cet appui aux forces armées, nous espérons améliorer la prévention et le traitement du Sida et du Vih», a dit Martina Boustani.
Par ailleurs, il faut noter que le don, d’une valeur d’environ 400 millions de francs Cfa, est composé de matériel chirurgical, d’anesthésie-réanimation, de gynécologie, de pédiatrie, d’odontologie et aussi de laboratoire. L’objectif visé est d’avoir une meilleure prise en charge des forces armées et de la population en améliorant le plateau technique des centres médicaux, des hôpitaux militaires et des structures de la Gendarmerie nationale. «Ce matériel permettra de renforcer le service de santé des armées par une amélioration de ses capacités à répondre aux besoins des malades», a dit le Cemga. Il a par la même occasion exhorté le médecin-colonel, directeur de la Santé militaire, à veiller à leur maintenance par la formation et la sensibilisation des utilisateurs afin d’en tirer le meilleur profit. Tout en se réjouissant de la réception de ce matériel médical, le directeur de la Santé des armées, Babacar Faye, a quant à lui fait remarquer que le militaire sénégalais est très vulnérable au Vih/Sida à cause de sa mobilité interne et externe dans les zones de conflit, les théâtres opérationnels comme dans les missions des Nations unies, de l’Union africaine, de la Cedeao ou celles de sécurité intérieure.
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