Minimiser le risque ! C’est l’assurance que le secteur bancaire a obtenue du gouvernement pour renforcer sa contribution dans le financement de l’agriculture. Les banques ont ainsi promis d’injecter 100 milliards dans le secteur agricole. Lesquelles vont pouvoir aussi compter sur l’inscription des fonds de garantie, de bonification et de calamité dans le budget de 2024. Par Malick GAYE –
Pour le financement du secteur agricole, le secteur bancaire a pris l’engagement de décaisser 100 milliards de francs Cfa. C’est la conséquence des 100 milliards de francs Cfa que l’Etat a promis d’injecter dans la campagne agricole 2023-2024, selon Mamadou Moustapha Bâ, ministre des Finances et du budget, qui présidait la 39ème session du Conseil national du crédit (Cnc).
Session au cours de laquelle les différents membres du Cnc ont passé en revue «les mesures à prendre, afin d’assurer une implication accrue du système bancaire dans le financement de l’agriculture en général et des prochaines campagnes de production et de commercialisation agricoles, notamment de l’arachide, du riz, de la noix de cajou, du coton et des cultures vivrières».
A ce propos, assure l’argentier de l’Etat, «le gouvernement mettra en œuvre les mesures idoines pour matérialiser les nouveaux modes de mitigation du risque dans le domaine agricole, notamment le Système de récépissé d’entrepôt, l’assurance agricole, ainsi que la revivification du Fonds de calamité et du Fonds de bonification des financements en faveur de l’agriculture. Une implication renforcée du Fongip (Fonds de garantie des investissements prioritaires : ndlr), aux côtés des banques et institutions de microfinance, sera également de mise».
Concernant les sociétés nationales telles que la Sonacos (Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal : ndlr), la Sodefitex (Société de développement et des fibres textiles : ndlr), la Saed (Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal : ndlr), la Sodagri (Société de développement agricole et industriel du Sénégal : ndlr), Moustapha Bâ promet que des mesures idoines seront étudiées en relation avec le ministre de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté, «en vue de leur conférer plus de solvabilité auprès des banques pour le financement de leurs investissements et de leur exploitation». «En particulier, nous attacherons une priorité absolue à donner les moyens appropriés à la Sonacos pour la collecte arachidière», a déclaré le ministre des Finances et du budget dans son discours d’ouverture de la 39ème session du Cnc.
Toujours dans l’optique d’attirer les banques vers le secteur de l’agriculture, le dispositif prudentiel de la Banque centrale doit être modifié pour s’adapter au besoin de financement de l’agriculture. A cet effet, Mamadou Moustapha Bâ a affirmé que les ministres des Finances de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont demandé à la Bceao de revoir ledit dispositif. «Tout cela permet de mitiger le risque crédit et d’accroître le financement bancaire en faveur du secteur de l’agriculture», a affirmé le ministre des Finances et du budget. Qui a expliqué que le risque et l’absence de statistiques dans l’agriculture sont les freins au financement du secteur agricole. Dans cette logique, M. Bâ a annoncé une rencontre entre le Maersa et les banques, afin de partager les informations relatives au secteur. «Il est important de savoir qu’on peut et doit systématiser un crédit-bail agricole. Ce qui facilite l’acquisition de matériel agricole», a-t-il dit. Et d’espérer «que le financement de l’agriculture sera véritablement adéquat avec l’implication de tous les acteurs».
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