Le vernissage de l’exposition Révélation «Seentu ou espérance, ou attente» de la 10ème édition du Salon national des arts du Sénégal s’est tenu ce mardi au centre culturel Blaise Senghor. Deux prix ont été décernés à l’occasion. Celui de la Jeune création, s’élevant à hauteur de à 2 000 000 cfa, a été remis à Moustapha Lèye. Le second prix d’encouragement a été remis à Sadiya Sowe pour une valeur de 500 000 F Cfa. Ce prix n’était pas prévu, selon Madjiguène Niang Moreau, administratrice de la Galerie nationale. Mais, «le président de la République Macky Sall a été séduit par le talent» de Sadiya Sowe, la plus jeune des artistes plasticiennes. Et «tout le jury est tombé d’accord sur l’originalité de son œuvre».
Cette troisième exposition de la 10ème édition du salon vise surtout à accompagner les jeunes et les encourager à persévérer dans leur devoir de création. «Il est nécessaire que les jeunes artistes s’arment de trois choses fondamentales que sont une bonne formation, une reconnaissance nationale de leur travail et la promotion de l’estime de soi à travers une valorisation du statut de l’artiste», a estimé Omar Diack. Le commissaire de l’exposition d’ajouter : «S’il est établi que les deux premiers facteurs relèvent d’une fonction régalienne de l’Etat, le dernier s’articule autour de la motivation personnelle et du projet personnel visé. La participation, la reconnaissance et la valorisation du travail de nos artistes sur la scène nationale et internationale restent assujetties à cette réalité.»

Sur la trace des aînés
Le vernissage consacré à la jeune création sénégalaise a drainé du monde. Les magiques œuvres qui ont enivré le public montrent que les jeunes artistes sont prêts à franchir des étapes et à relever le défi de la création et de l’innovation. Ces derniers ont tous manifesté leur satisfaction d’avoir participé à cette exposition qui leur offre une grande vitrine.
L’œuvre du grand lauréat représente une foule. «Depuis deux ans, je suis en train de travailler, de réfléchir sur la foule», a commenté Moustapha Lèye. Un travail de longue haleine qui a aujourd’hui porté ses fruits. Qu’est-ce qui motivent les gens à former une foule ? Quelle force peut-elle avoir ? Telles sont les questions que l’artiste s’est posées. Des interrogations qui n’ont pas encore de réponse. L’œuvre, réalisée à partir de la peinture acrylique et du couteau, ne passe pas inaperçue. Le tableau est admirable. L’autre œuvre remarquable est celle d’une artiste de 14 petites bougies. Sadiya Sowe, qui a commencé à pratiquer l’art à «l’âge de 5 ans», est en classe de 3e à Thiès. Elle commente son œuvre fait de crayonnage et acrylique sur la toile : «C’est pour montrer comment notre génération est déjà très électrifiée. Et comment on utilise chaque jour l’électricité avec des ordinateurs, les voitures tout ça et comment on peut utiliser le panneau solaire avec le soleil sénégalais pour l’usage de l’électricité.» La jeune fille, qui a reçu le prix d’encouragement, a été la star de la journée. Le Berger de l’île de Ngor, Abdoulaye Diallo, estime que Sadiya Sowe a exposé «une œuvre sublime  qui parle de son époque et de son espace avec un ensemble de liens qui mène à l’homo digital». Les 22 artistes d’arts visuels qui ont été sélectionnés ont tous brillé par leur talent. Le photographe Baba Diédhiou a exposé Bugureb, la danse diola. Une invite au retour aux sources à travers cette danse rituelle. Khalifa Hussein a exposé deux photos intitulées l’Envol de l’émergence. Une manière de magnifier les grandes réalisations du Président Macky Sall.