Le Premier ministre annonce, solennellement, la création de 13 millions d’emplois d’ici 2050. Traduit en chiffres, cela représente 541 000 emplois par an à partir de 2026. A ce rythme, il faudrait mobiliser l’énergie de tout un pays chaque année pour créer un emploi pour chaque jeune en âge de travailler… et pourtant, l’annonce se drape dans un vernis de volontarisme et de discours populiste.
La déclaration, présentée comme un «contrat intergénérationnel», frôle l’insulte à l’intelligence des Sénégalais. Pourquoi ? Parce qu’elle repose sur des hypothèses floues et un optimisme quasi magique, plutôt que sur des stratégies concrètes et crédibles.
D’abord, il entonne des termes vagues : «former autrement», «valoriser le capital humain», «renforcer l’entrepreneuriat», «structurer le secteur informel»… Autant de slogans qui font joli sur le papier, mais qui, sans mesures chiffrées, calendriers précis, budget détaillé et responsabilités clairement définies, restent de simples mots creux.
Ensuite, le Premier ministre ignore l’ampleur du défi. Tripler la taille de l’économie en 30 ans, absorber une population qui pourrait atteindre 40 millions d’habitants et créer chaque année plus d’un demi-million d’emplois nécessiterait un taux de croissance soutenu et inclusif, des investissements massifs, une réforme radicale de l’éducation et une transformation profonde du marché du travail. Ousmane Sonko se contente d’évoquer des conditions, sans expliquer comment elles seront mises en œuvre, ni avec quels moyens.
Enfin, cette promesse du Pm semble déconnectée de la réalité actuelle : le Sénégal continue de faire face à un chômage structurel élevé, un secteur informel dominant, un financement des Pme insuffisant et une bureaucratie lourde. Annoncer 13 millions d’emplois dans ce contexte relève davantage de l’exercice de communication que d’un plan crédible.
En somme, le show économique de Ousmane Sonko, bien qu’inspirant en apparence, manque de substance. Sonko transforme un problème concret et urgent en déclaration de bonne intention. A moins d’une baguette magique, ces 13 millions d’emplois risquent de rester un chiffre sur le papier, un leurre destiné à rassurer plutôt qu’à mobiliser.
Le Sénégal mérite mieux qu’un rêve chiffré sans stratégie : il mérite une vision claire, des politiques concrètes et une planification réaliste. N’hésitez pas à jeter un coup d’œil sur le livre Tekki, parchemin de réussite du président Bougane. La consultation est gracieusement offerte.
Babacar Justin MBENGUE
Délégué national chargé de la communication du mouvement Gueum sa Bopp «Les Jambaars»