Naufrage du Joola, 16 ans déjà. Les familles des victimes pleurent toujours leurs fils et attendent le mémorial du «Joola» pour sécher leurs larmes. Mais ça traîne toujours.

Que le réveil du vendredi 27 septembre 2002 fut douloureux au Sénégal ! Le bateau le «Joola», qui assurait la liaison Dakar Ziguinchor, coulait au large des eaux gambiennes. Triste tragédie qui a emporté avec elle plus de 2 mille personnes de nationalités et d’origines raciales et ethniques différentes ! Plongeant ainsi les familles des victimes dans une profonde consternation. Depuis lors, la plaie reste toujours béante. Les cœurs sont lourds. A chaque célébration, les larmes coulent sur les joues des orphelins, veufs et veuves. Et pourtant, à chaque édition, c’est le même procédé. Un peleton d’autorités rejoint la capitale du Sud, rencontre le Collectif des familles des disparus, tient des discours empreints d’émotions et de promesses.
Lors de la dernière commémoration, le président de la République, qui n’a jamais assisté à cette cérémonie depuis son accession à la Magistrature suprême, s’était fait représenter par une délégation composée des ministres des Forces armées Augustin Tine, en charge du Pudc Souleymane Jules Diop et en charge de la Microfinance Aminata Angélique Manga.
Face à ces représentants du gouvernement, les familles des victimes ont émis les mêmes souhaits qu’en 2003, des sanctions afin que leurs proches disparus puissent reposer en paix. Jusque-là, les choses n’ont pas bougé. Le dossier est au point mort. Autre revendication non encore satisfaite, la construction d’un mémorial le «Joola» ainsi que le renflouement du bateau pour que les parents des victimes soient soulagés. Concernant le monument, le ministre de la Culture d’alors, Mbagnick Ndiaye, annonçait en 2016 que : «Plus rien ne s’oppose à la construction. Sur le 1,5 milliard de francs Cfa nécessaires à sa construction, les 300 millions sont déjà disponibles. Le reste sera ficelé dans les deux prochaines années budgétaires.» Depuis lors, c’est le statu quo. C’est ce qui a sans doute motivé la piqure de rappel du président de la République Macky Sall en Conseil des ministres du mercredi 19 septembre 2018. Considérant la construction du Mémorial le «Joola» comme une «préoccupation majeure» du gouvernement, il a invité ses collaborateurs à «prendre toutes les dispositions en relation avec les familles des victimes et des rescapés, en vue d’organiser dans de meilleures conditions, notamment à Ziguinchor, les activités et cérémonies commémorant le 16ème anniversaire du naufrage du bateau le Joola». Une nouvelle célébration et peut-être les mêmes mots qui ne vont pas soigner les maux des familles éplorées qui attendent du concret pour faire leur deuil. 16 ans après une tragédie sans coupables…
Stagiaire