Les 18 manifestants, qui s’opposaient à la délimitation des 6 ha de terre du projet d’extension des Industries chimiques du Sénégal (Ics) à Tobène, seront jugés par le Tribunal des flagrants délits de Thiès ce vendredi. Ils ont été placés sous mandat vendredi dernier pour rassemblements illicites, violences à agents dans l’exercice de leurs fonctions, incitation à la rébellion.

Le contentieux entre les Industries chimiques du Sénégal et les populations de Tobène, Maka Dieng et Mbenguène atterrit au Tribunal de grande instance de Thiès. Sur les 25 manifestants qui s’opposaient à la délimitation des 6 ha de terre du projet d’extension des Industries chimiques du Sénégal (Ics) de Tobène, les 18 ont été placés sous mandat de dépôt le vendredi 14 août, après leur défèrement au Parquet de Thiès. Ils seront jugés en flagrant délit vendredi prochain pour rassemblements illicites, coups et blessures volontaires, violences à agents dans l’exercice de leurs fonctions et incitation à la rébellion. Selon leur avocat Me Khoureychi Ba, 7 personnes ont bénéficié d’une mesure de mise en liberté provisoire. Il s’agit des trois chefs de village de Tobène, Kithiane, Mbenguène et un notable. «Et trois parmi les prévenus sont à charge pour les gendarmes dès lundi de faire parvenir leur pièce d’état civil attestant de leur minorité». Aussi, poursuit la robe noire, «la dernière personne qui était recherchée, l’activiste Ardo Gningue, pour avoir diffusé sur le net des audios et vidéos incitants à la rébellion des populations a également été interpellée ce vendredi. Et dès lundi, il sera acheminé au Tribunal de Thiès. Il va rejoindre probablement le reste de la troupe sous mandat de dépôt».
Pour l’heure, le mouvement Force pour le développement (Fpd) de Méouane, dans un communiqué, «exige la libération de toutes les personnes sans condition et dans les plus brefs délais». Il informe «toute la population que le combat continuera jusqu’à la libération de toutes les personnes arrêtées et l’obtention d’un barème d’indemnisation qui sera à la hauteur des préjudices subis».
Il faut savoir que ces 25 manifestants ont été interpellés le mercredi 12 août 2020 et placés en garde à vue à la Brigade de la gendarmerie de Tivaouane pour s’être opposés à l’évaluation des personnes impactées par l’avancée de la mine au niveau du site d’extraction des Ics de Tobène. Laquelle évaluation avait été proposée par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, en visite à Méouane le 28 juillet 2020, pour trouver un consensus sur le blocage par les populations de Tobène des activités de la mine (décapage) des Ics. Après concertation, lors de cette rencontre qui a regroupé les deux parties, le ministre avait sollicité «la délimitation des 6 ha de terre dont les Ics avaient besoin avant une concertation sérieuse sur la question des indemnisations». Une sollicitation qui avait buté sur le refus des populations qui exigeaient le contraire. Elles réclamaient «d’abord des négociations sur le barème d’indemnisation de 20 millions de francs Cfa par ha avant une quelconque délimitation des terres des impactés».