Un recueil rassemblant dix-huit textes d’éminentes personnalités a été présenté à Dakar en hommage à l’homme de culture sénégalais Alphonse Raphaël Ndiaye, décédé le 5 janvier 2023, dans l’objectif, selon les initiateurs, de transmettre son œuvre à la jeune génération. La cérémonie s’est tenue samedi à la Salle Amady Aly Dieng de L’Harmattan Sénégal. Elle s’est déroulée en présence de sa famille, notamment de son frère cadet Mon­seigneur Benjamin Ndiaye, des membres de la Communauté africaine de culture section Sénégal (Cac-Sen) et des membres de l’Association des écrivains du Sénégal (Aes). Ce recueil de 150 pages, édité par la maison Edisal de l’écrivain Seydi Sow, porte la signature d’anciens ministres tels que Abdoulaye Elimane Kane, Diégane Sène, Makhaly Gassama, de professeurs et de Monseigneur Benjamin Ndiaye, entre autres. Cet ouvrage invite à lire l’immense œuvre de celui qui fut Directeur général de la Fondation Léopold Sédar Senghor de 2013 à 2023, souligne sa co-directrice, la professeure de français Annie Coly Sané. «Ces textes sont tous comme une suite de la cérémonie du 26 juillet 2024 que nous ne cesserons de faire en hommage à Raphaël Ndiaye. Nous voulons surtout inviter les uns et les autres à lire Raphaël dans le texte, à aller vers son immense œuvre musicale, littéraire, ethnographique, scientifique, etc.», a-t-elle dit. Elle souligne que le livre, composé de discours, de textes d’investigations et de poèmes en hommage à Raphaël Ndiaye, raconte parfois des rencontres fort heureuses. Il rassemble aussi des travaux de recherche à caractère ethnographique, littéraire et culturel, menés dans le souci de montrer que Raphael voulait jeter des ponts entre les peuples. En guise d’exemple, Annie Coly Sané cite la contribution du professeur Abdoulaye Elimane Kane, intitulée Sources linguistiques et portée philosophique du concept «Parenté plaisante» chez Raphaël Ndiaye. Kane y revient sur le choix de ce dernier pour cette expression plutôt que les deux formules les plus couramment employées -«Parenté à plaisanterie» et «cousinage à plaisanterie». L’ancien ministre de la Culture sous Abdou Diouf, avec qui Raphaël a partagé plusieurs expériences, notamment la philosophie, explique ainsi pourquoi ce dernier a opté pour l’expression «Parenté plaisante». Il renvoie à cet effet à son article intitulé Corres­pon­dances ethno-patronymiques et parenté plaisante ; une problématique d’intégration à large échelle, publié en 1992, ainsi qu’à son dernier livre La parole chez les Seereer. Anthropologie et langage, sorti en 2020.

Selon le président de la Cac-Sen, Alpha Amadou Sy, ces mélanges résultent d’«efforts conjugués» entre la Com­munauté africaine de culture section Sénégal et l’Association des écrivains du Sénégal. Diplômé en philosophie à Paris I Panthéon Sorbonne (France) en 1971, en bibliothéconomie à l’Ecole nationale supérieure des bibliothécaires Paris 1972 et en ethnolinguistique à Paris III Sorbonne nouvelle en 1981, Alphonse Raphaël Ndiaye a été cumulativement directeur des Archives culturelles du Séné­gal, de 1975 à 1981, et directeur des Bibliothèques publiques du Sénégal, de 1977 à 1987. L’ancien chercheur à Enda Tiers monde a plusieurs livres à son actif. Il a créé deux émissions hebdomadaires qu’il animait à Radio Sénégal internationale : La tradition orale d’hier à demain -décembre 1976 à décembre 1980- et Espace livre pour la promotion du livre d’octobre 1987 à mars 2016.

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