20 années de vidéos numériques : Qu’est-ce que l’Afrique gagne de YouTube ?

En cette date anniversaire de la chaîne numérique depuis la première vidéo du 23 avril 2005, il est judicieux de s’interroger sur l’impact de ce produit Google dans le spectre de l’audiovisuel et dans l’économie numérique des Etats africains.
Le Sénégal a basculé de l’analogie vers la télévision numérique terrestre, il est donc utile de s’interroger sur l’impact des chaînes YouTube sur notre paysage audiovisuel.
Comment peut-on tirer profit des chaînes YouTube ?
Est-ce que YouTube contribue à la croissance de l’économie numérique de nos Etats africains ?
A ces problématiques, il convient de dire que la monétisation des chaînes YouTube obéit à 4 conditions, parfois très difficiles à réaliser :
1. Existence du programme de partenariat dans le pays rattaché à votre compte ;
2. Mille abonnés à votre chaîne ;
3. Effectivité sur votre chaîne YouTube de 4000 heures de vues sur les 12 derniers mois ;
4. Effectivité de 10 millions de shorts visionnés sur les 90 derniers jours.
Ces conditions cumulatives, en plus des publicités réalisées sur la chaîne YouTube, permettent de gagner de l’argent.
En Afrique, les chaînes YouTube les plus quotées gagnent entre 7 et 8 millions d’euros. Il s’agit de chaînes égyptiennes, algériennes et nigérianes.
Au même moment, les chaînes YouTube les plus actives d’Amérique et d’Europe gagnent entre 200 et 300 millions d’euros.
Le Sénégal ne compte pas de chaînes YouTube dans le Top africain, mais marque l’existence de chaînes YouTube aux contenus variés (musique, théâtre et chaînes de Tv numériques).
Aujourd’hui, il est urgent que les chaînes de Tv classiques se recréent en produisant du contenu et en créant des plateformes numériques.
Pour mieux se positionner, l’Afrique a urgemment besoin de créer du contenu en vue de profiter davantage de l’économie des chaînes YouTube.
L’Afrique doit encourager la création d’outils digitaux pour concurrencer YouTube.
Au plan macroéconomique, YouTube, à l’image des Gafam, ne distribue pas les dividendes au continent africain.
L’Union européenne a instauré des taxes directes sur les revenus des Gafam, afin de capter sa part de l’économie.
L’Afrique, notamment le Sénégal, doit appréhender le modèle économique et commercial des données (Data) pour maîtriser la facturation de la connexion internet.
La facturation internet, très élevée sur la passerelle internationale à l’occasion du visionnage des vidéos YouTube, occasionne un gain énorme pour les Fai et les opérateurs de câbles sous-marins qui, pourtant, créent des cashs en Afrique aux fins de rapprocher les contenus à notre continent.
La création de contenus concurrentiels, la maîtrise de la facturation des données connectées sont des pistes à explorer par l’Afrique pour capter l’économie des chaînes Youtube, en attendant de booster le génie créateur qui va concurrencer ce produit Google.
Samba DIOUF
Juriste Consultant en économie numérique