Le comité national d’organisation du 20e congrès de l’Association des sociétés d’électricité africaines a été installé hier à Dakar. L’événement se tiendra en juin 2020, mais déjà la Senelec est à pied d’œuvre pour garantir son succès, mais surtout lui donner un contenu scientifique qui pourra servir le continent les prochaines années.

Au-delà de l’événement, c’est le contenu du 20e congrès de l’Association des sociétés d’électricité africaines (Asea) prévu en juin 2020 à Dakar qui importe au directeur général de la Senelec. Le succès organisationnel est certes important, mais c’est le défi scientifique qui préoccupe Mouhamadou Makhtar Cissé. Il exhorte à cet effet ses collaborateurs à commencer le travail dès à présent, afin de produire pendant les cinq jours du congrès un document stratégique qui va gouverner le secteur pendant les dix prochaines années. «Notre défi, c’est de faire en sorte que cela ne soit pas un congrès de plus, qu’au-delà de l’événementiel, qu’il y ait un contenu pertinent qui va beaucoup aider nos sociétés à se développer», a dit M. Cissé à la cérémonie d’installation du comité national d’organisation de cette rencontre africaine que le Sénégal va abriter pour la troisième fois. Pour cette fois, le directeur général de la Société nationale d’électricité, qui est le président du comité national d’organisation, se refuse d’organiser un congrès de plus. «Nous organisons beaucoup de congrès en Afrique. Ma préoccupation c’est que je refuse d’organiser un congrès de plus pour rassembler des milliers de personnes pendant cinq jours, dépenser l’argent du contribuable, après en tirer des documents. Mais à quoi bon s’il n’y a pas de suivi», s’est interrogé le Dg de Senelec. M. Cissé exhorte ainsi l’Asea à ne pas privilégier le folklore et les retrouvailles plus que le contenu scientifique de l’événement.
Pour l’Asea, c’est un honneur qui est fait au Sénégal d’abriter ce congrès de ses 50 ans pour marquer un tournant décisif de sa maturité. «Nous ne serons plus en train de faire des événements pour des événements, mais vu la matière grise que nous avons sur tous les plans au Sénégal, nous profitons de Dakar pour donner un message fort de maturité du secteur», a affirmé le secrétaire général de l’Asea, Abel Dj Tella.
L’autre défi pour lui concerne l’accès à l’électricité aux 600 millions d’Africains qui n’en ont pas encore. Le thème du congrès, «Concilier service public et efficacité», est pour lui une problématique qui traverse toutes les sociétés africaines d’électricité, privées ou publiques. «Elles ont une mission de service public et doivent garantir cette égalité d’accès à l’électricité, fondamentale pour le développement économique et social de nos pays», a souligné M. Cissé. «Le développement de l’Afrique est hypothéqué par le problème de l’accès à l’électricité», a-t-il regretté. Pour lui, la première source d’énergie dans un pays pauvre doit être l’économie d’énergie.
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