Ce 17 septembre est célébrée la Journée internationale de la sécurité des patients. Adoptée lors de la 72ème Assemblée mondiale de la santé et qui s’est tenue en mai dernier, elle vise à faire la promotion de la sécurité des patients. Dans un document, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) renseigne : «Chaque année, des millions de patients sont victimes d’effets indésirables dus à des soins à risque.» Ce qui, d’après le document, «entraîne 2,6 millions de décès par an rien que dans les pays à revenu faible et intermédiaire». L’Oms souligne que «la majorité de ces décès sont évitables». Ainsi pour renforcer la sécurité des patients dans le monde, l’Oms a choisi, à l’occasion de cette journée, de mettre l’accent sur cette question. Elle invite ainsi «les patients, les agents de santé, les responsables de l’élaboration des politiques et le secteur de la santé dans son ensemble à se faire entendre en faveur de la sécurité des patients». A ce sujet, le directeur général de l’Oms estime que «personne ne devrait subir des préjudices dans le cadre des soins de santé».
Pourtant, souligne-t-il pour le regretter, «toutes les minutes au moins, cinq patients dans le monde meurent en raison de soins à risque». Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus indique que «la promotion de la sécurité des patients doit passer par la participation de ces derniers et par la possibilité pour les agents de santé de signaler des erreurs, d’en tirer les enseignements et de travailler dans un climat de bienveillance». Selon lui, «les agents de santé doivent être davantage responsables et bénéficier de la formation nécessaire pour réduire les erreurs».

«Les erreurs les plus importantes sont liées au diagnostic, aux prescriptions…»
Les données de l’Oms montrent aussi que «quatre patients sur dix subissent des préjudices dans les structures de soins de santé primaires ou de soins ambulatoires». D’après les auteurs du document, «les erreurs les plus importantes sont liées au diagnostic, aux prescriptions et à l’utilisation des médicaments». Selon toujours les statistiques, «à elles seules, les erreurs qui concernent les médicaments entraînent des coûts annuels estimés à 42 milliards de dollars Us». Elles montrent également que «jusqu’à 25% des patients souffrent de complications provoquées par des soins chirurgicaux à risque». De plus, «chaque année, un million de personnes décèdent pendant l’acte chirurgical ou immédiatement après».
Ces préjudices causés aux patients dans le cadre des soins sont «jugés inacceptables». C’est la raison pour laquelle l’Oms exhorte «les pays et ses partenaires dans le monde à promouvoir la sécurité des patients». «La sécurité des patients et la qualité des soins sont deux éléments essentiels pour fournir des services de santé efficaces et parvenir à la couverture sanitaire universelle», a-t-on fait savoir dans le document.
En outre, cet organisme attire l’attention sur le fait que «les investissements dans la sécurité des patients peuvent engendrer des économies substantielles». D’après l’Oms, «la prévention coûte bien moins cher que le traitement nécessaire après un préjudice».
Au-delà des agents de santé, cet appel est aussi lancé aux patients. Selon les auteurs du document, «la participation des patients est cruciale pour renforcer la sécurité des soins». Avec leur collaboration, il est possible, d’après l’Oms, de «réduire de 15% la charge des préjudices et économiser des mil­liards de dollars chaque année».