Le Médecin chef de la région Thiès, Dr El Hadji Malick Ndiaye, a fait le point hier sur la nouvelle maladie dite mystérieuse où 260 cas ont été enregistrés dans les différents villages de pêcheurs de la région.
La région de Thiès, première en termes de débarquement et de production de produits halieutiques, également la principale consommatrice de produits frais de la pêche, est fortement touchée par la maladie dite mystérieuse, dont le premier cas a été détecté le 12 novembre 2020, à Thiaroye sur Mer. Au total, estime Dr El Hadji Malick Ndiaye, Médecin-chef de la région, «260 personnes ont contracté ces lésions dermatologiques au niveau de la région médicale». Il détaille : «A Ndayane nous avons 202 cas, à Mbour également des pêcheurs ont été consultés pour les mêmes affections. Ils sont au nombre de 19. De même au niveau de Joal où 29 cas ont été détectés.» Aussi, Fass Boye, premier centre de pêche artisanale du département de Tivaouane, est touché. «Ce matin (hier) on nous a signalé 10 cas au niveau de la zone côtière qui jouxte le district de Tivaouane à Fass Boye», indique Dr Ndiaye, qui signale que des cas ont été détectés suite au dispositif de surveillance mis en place depuis que les premiers cas ont été déclarés à Thiaroye sur Mer. «Nous avons alerté nos équipes et c’est à la suite de cela que ces cas ont été retrouvés. Tous ces cas sont des pêcheurs qui revenaient de la mer. Nous avons fait des investigations pour voir s’il n’y avait pas une notion de contamination. Et cette dite notion est exclue. La maladie n’est pas due à un virus encore moins à une arbovirose. Du tout.» La preuve, relève-t-il, «les enfants et les femmes qui sont restés dans ces villages de pêche n’ont pas contracté cette maladie. Et nous avons vu que cette maladie a été contractée en haute mer. L’origine est en train d’être déterminer par le ministère de la Santé et l’action sociale». Lequel ministère, poursuit-il, avec ses pairs de la pêche et de l’environnement «ont eu une séance de travail pour voir la cause de l’apparition de cette maladie chez les pêcheurs qui vont en haute mer».
Faisant le point hier sur la nouvelle maladie, le patron de la région médicale de Thiès, Dr El Hadji Malick Ndiaye, rassure qu’aucun «cas grave n’a été noté sur les 260 de la région». D’ailleurs, informe-t-il, «beaucoup sont guéris actuellement». Et ceci grâce aux «équipes constituées de dermatologues de la ville de Thiès qui nous ont appuyés dans le traitement».
S’agissant de la prise en charge qui est extrahospitalière au niveau de la région, il explique : «Nous mettons en quarantaine toutes les personnes qui ont contracté la maladie dans les maisons. Il y a des équipes médicales dirigées par les médecins chef de district qui vont dans les différents sites où les patients habitent pour les traiter sur place.» C’est parce que rassure-t-il : «C’est une maladie très facile à traiter. Après deux jours de traitement, nous voyons que les lésions disparaissaient.» Et de se réjouir : «Pour le moment ce qu’on craignait n’est pas arrivé, c’est-à-dire la survenue des cas graves qui entrainerait une hospitalisation.»
Toutefois, le médecin sensibilise les pêcheurs à faire davantage attention. «Toute personne qui revient de la pêche doit aller dans les structures de santé pour être consultée.»
Pour l’heure, il annonce qu’une réunion sera tenue par le gouverneur de région, à cet effet, pour voir les dispositions à prendre avec les pêcheurs exposés à cette maladie dermatologique. Dans la Petite-Côte également, notamment Ndayane, Joal et Mbour, les autorités administratives ont été alertées pour accroître la surveillance et sensibiliser les pêcheurs.
Sur les craintes des populations sur la non-consommation du poisson, en entendant que les autorités sanitaires déterminent l’origine de la maladie, Dr Ndiaye rassure : «Non il n’y a aucun risque. Ça n’a rien à voir avec le poisson. Les gens peuvent continuer à manger normalement le poisson. Il ne s’agit que de lésions dermatologiques qui sont remarqués chez des pêcheurs revenant de la haute mer après une partie de pêche.»