Jaunes, les lampes au-dessus. En-dessous, des bouteilles de plusieurs couleurs. Le jaune est réfléchi par le verre des bouteilles de boissons colorées. Du verre vide attend à côté. Des contenants qui n’attendent que leurs contenus pour se porter sur des lèvres. Les lèvres attendront. Pour le moment, seules les narines dégustent. Quelque chose s’est cuisiné. Ça sent sans être vu. La certitude est qu’a commencé une balade des sens dans cette salle close de Dakar. Balade sur place, entre sollicitations des odeurs à boire et à manger pour narines et attrait du cérémonial culinaire pour les yeux. Et des oreilles, si elles savent s’exciter sous le son des glaçons cognant sur le verre… Mais, ces scènes de lancement du 2 février ne sont qu’un avant-goût de ce qui se déroulera sur 10 jours. Jusqu’au 11 du mois. Dix jours pour le Dakar Restaurant week. «Les dix jours les plus gourmands de l’année», lit-on quelque part.

«Cet événement consiste à apporter à la  population une opportunité de faire une tournée des restaurants pendant dix jours à un prix unique, à un tarif réduit», dira le promoteur de l’évènement, Aziz Agbo-Panzo. Chef Aziz importe ainsi «un concept américain» revisité à la marinade locale afin d’offrir une expérience qui se veut ragoûtante. Ragoûtante, et diversifiée. Celles et ceux qui vont sillonner Dakar et son plateau, les Almadies et la Vdn, la Cité Kër Góor Gi et ailleurs, fourchettes à la main, pour rejoindre les restaurants partenaires, auront un large choix, rassure Chef Aziz. Beaucoup de langues vont s’initier au japonais, les bouches vont saliver sous la provocation des odeurs françaises, la Thaïlande et ses saveurs trouveront des palais pour les apprécier. Les marcheurs en fourchettes trouveront en outre des spécialités italiennes sur leur route. Et, bien sûr, une part belle sera réservée au Sénégal. Au menu de la randonnée culinaire dans Dakar, sont prévus des ateliers de cuisine réservés au Ceebu Jën national. Pour faire découvrir les subtilités de Penda Mbaye, il y aura Aïta Diop Diagne. Cette dernière, aidée de sa Nokkos Band appelée Gënn bi, va ainsi s’atteler à la mise en valeur de ce mets inscrit en épices d’or dans le patrimoine culinaire national. Pour symboliser toute la panoplie des cuisines du pays, sourit Aïta Diop Diagne, «quoi de mieux qu’un bon plat de Ceebu Jën» ?

Parce qu’en plus, renchérit Chef Aziz, «cet évènement permet aussi de valoriser ce que nous avons, à travers la culture». Il donne l’occasion de «faire du tourisme local, de découvrir justement ces différents restaurants que nous avons ici, tenus par des gens locaux, mais aussi des étrangers, mais aussi cette diversité de cuisine que nous avons».