Ça commence à se préciser. Le procureur s’emploie pour la 3ème journée à retracer le parcours des prévenus. C’est le sieur Ibrahima Diallo qui est le premier à être à la barre.
Ce dernier a reconnu s’être rendu au Nigéria pour, dit-il, perfectionner sa maîtrise du Coran. A la question de savoir s’il s’est entraîné au maniement d’armes à feu, il a répondu par la négation. Toutefois, il a avoué demander à un certain Seydou de «lui montrer comment tirer». Et précise-t-il «je ne suis pas allé au Nigéria pour combattre mais pour apprendre et trouver du travail ». D’après ses explications, son retour est précité du fait des « détonations » qu’il attendait. Mais surtout, c’est l’assassinat de Abou Moussa, une personne qui prenait le soin de lui rendre visite chaque jour qui a lui a fait prendre conscience. Abou Moussa, selon Ibrahima Diallo, a été accusé espionnage. C’est de là qu’il a nourri l’ambition de retourner. Les membres de Boko Haram lui auraient exigé de laisser sa carte d’identité pour regagner le Sénégal. Une situation qui serait à l’origine de leur « divergence ». A son arrivée au Sénégal, Ibrahima Diallo a affirmé qu’il a informé l’imam Ndao de son voyage. Le guide religieux lui aurait rien dit. Ils se sont vus 3 fois. Ibrahima lui a prêté de l’argent. Un million dans un premier temps puis 8 millions. Cette somme devait servir à financer un projet d’agriculture en Casamance explique Ibrahima Diallo. Coumba Niang lui succède à la barre.
Un incident mineur s’est déclaré. Le procureur conduisant un interrogatoire, avait choisi de confronter les déclarations du prévenu lors de l’enquête avec ses réponses à la barre. En utilisant des questions fermées, Aly Ciré Ndiaye exigeait une réponse directe. Une situation que la défense a qualifié «d’harcèlement». Il a fallu la menace du juge Samba Kane de suspendre l’audience pour retrouver le calme dans la salle 4 du tribunal. Qui faut-il le souligner n’affiche pas l’affluence des premiers jours.