La fraicheur du matin laisse place à la chaleur au milieu de la journée d’hier. Mais, ce changement de temps n’altère pas la détermination de jeunes filles et garçons alignés dans une longue file dans l’enceinte de Sénégal emploi. Ils attendent pour se faire inscrire sur une liste afin de tenter de faire partie des bénéficiaires de la formation en sécurité routière pour l’obtention d’un permis de conduire mise en place par le 3Fpt, en partenariat avec le ministère des Transports et du désenclavement, et l’Agence nationale de sécurité routière. Fatou Guèye, étudiante en licence 2 à la Faculté des lettres, rêve de bénéficier de cette formation. «Je suis venue chercher le permis de conduire. Ça peut augmenter la valeur de mon Cv. Avoir un permis de conduire est une nécessité dans le monde où nous sommes. Si tu as le permis, tu pourras un jour avoir ta voiture pour la conduire. Parce qu’avec les bus, on perd beaucoup de temps», fait-elle savoir, assise à l’entrée des locaux du Sénégal numérique. Jean-Benoît Bassène caresse aussi le rêve de devenir chauffeur professionnel. «Je veux chercher du travail avec. Pour l’instant, je ne sais pas conduire. Je veux avoir le permis pour ensuite déposer des demandes d’emploi afin d’être chauffeur. Je cherche le permis poids léger. C’est une bonne initiative parce qu’il y a certains qui n’ont pas les moyens. Grâce à l’aide des autorités, ils pourront passer le permis et déposer une demande d’emploi», argue M. Bassène.

Voile à la tête et vêtue d’un tee-shirt et d’un jean, sac à la main, Bintou Camara se projette déjà sur son avenir : «il faut avant tout avoir le permis par rapport à certaines offres d’emploi. Par exemple, les usines qui recrutent les commerciaux exigent le permis de conduire. Souvent, c’est nécessaire d’en avoir. J’ai vu beaucoup d’offres d’emploi où le permis était nécessaire. Je ne travaille pas encore. J’ai fait une formation de droit commercial. Je n’ai eu juste que des stages. Pour le métier de commercial en tant que tel, il me faut le permis», déroule Bintou Camara.

Moustapha Fall compte sur ce programme pour se formaliser par rapport aux exigences de la circulation routière. «Je cherche le permis pour enrichir mon Cv. Ensuite, ça va me permettre de mieux circuler ici parce que j’ai une moto. Je conduis sans permis. Je vais à l’université avec la moto. Et souvent, on m’interpelle pour des problèmes de permis et ça ne m’arrange pas. Je serai prêt à sauter sur l’occasion si on me propose d’être chauffeur dans une entreprise. C’est mon souhait de travailler. Parce qu’ici au Sénégal, souvent peu de gens travaillent dans des domaines où ils sont formés. Si tu vois une opportunité quelconque, il faut la saisir, en attendant de trouver autre chose», disserte Moustapha Fall, étudiant en Maths-physique informatique à l’Ucad.

Débuté le 19 février dernier, ce programme, mis en place depuis 2022 par le 3Fpt, en partenariat avec le ministère des Transports et du désenclavement, et l’Agence nationale de sécurité routière, n’a pas connu un grand engouement les premiers jours. C’est le rush notamment lors de la journée de clôture. «C’est le dernier jour où un grand rush a été noté. Certains jeunes se sont plaints de ne pouvoir disposer du certificat de résidence que les lundis, jour où les travailleurs des collectivités ne sont pas en grève», note un responsable de l’enrôlement.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn