40 ans de générosité. 40 longues années que Baaba Maal parcourt le monde pour rependre la «voix du peuple» (Daandé Léñol). Une prouesse qui va se fêter sur une année. Le 11 octobre, Youssou Ndour et Sekouba Bambino vont partager la scène du Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose avec lui, pour célébrer 40 ans à vulgariser la culture haalpular. Par Malick GAYE – 

L’histoire, il y a ceux qui l’écrivent, ceux qui la lisent et ceux qui la font ! Pour le commun des mortels, c’est bien plus simple de la lire. Un choix que Baaba Maal et le regretté Mansour Seck n’ont pas vouloir faire. Un jour de 1985, après avoir constaté le besoin d’exhiber la culture haalpular, ils ont décidé de s’y atteler. 40 ans plus tard, la mission semble accomplie au point d’y accrocher d’autres objectifs. De Sydney au Cap, en passant par New York, sans oublier Hong Kong, la «voix du peuple» (Daandé Léñol) résonne partout dans le monde. Une prouesse que Baaba Maal et son mythique groupe vont célébrer. Le 11 octobre prochain, le Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose va accueillir Baaba Maal et le Daandé Léñol pour un concert inédit. Un groupe traditionnel du Mali va assurer la première partie avec Baaba Maal. Ensuite, Sekouba Bambino et Youssou Ndour vont partager la scène avec le Daandé Léñol. Mais 3 jours avant le concert, le Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coum­ba Rose va revisiter les 40 ans du groupe. Une exposition y sera organisée. L’objectif est de permettre à la jeune génération de connaître le travail du Daandé Léñol. Une exposition est aussi en préparation pour la biennale. «A la création du Daandé Léñol, il y a eu un engouement formidable de la communauté haalpular. Il y a eu quelques réticences, car on me connaissait dans la musique traditionnelle. Le Haalpular est un conservateur. Il ne pouvait comprendre qu’on laisse de côté les instruments traditionnels pour les guitares et batteries. Il fallait les convaincre que pour être efficace, il fallait être présent dans la musique sénégalaise. Il fallait faire entendre la musique haalpular sur le plan national», a expliqué Baaba Maal, évoquant comment lui est venue l’idée de vulgariser la culture haalpular. Le Daandé Léñol n’a pas été créé avec des arguments mercantiles. «Il fallait que la musique haalpular ait son orchestre», a ajouté Baaba Maal.
Pour expliquer les contours de l’organisation des festivités des 40 ans du groupe Daandé Léñol, une conférence de presse a été organisée samedi passé au Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose. Le programme est étalé sur une année. L’artiste a affirmé qu’il fallait commencer à Dakar pour ensuite s’ouvrir au monde. C’est pourquoi il a décidé de faire le Grand Théâtre en premier. Pour autant, Baaba Maal n’oublie pas ses premiers soutiens. A cet effet, un concert va être organisé dans la banlieue. L’Arène nationale va accueillir le Daandé Léñol le 25 octobre. Cette fois, la jeunesse va être à l’honneur. Mia Guissé, Adviser, Ngaaka Blindé, pour ne citer que ceux-là, vont partager la scène avec l’auteur de Wakanda, la musique du blockbuster Black Panther. Et pour rendre la pareille, Baaba Maal va lancer une maison de production : l’objectif est de faciliter à la jeune génération l’opportunité de vendre sa musique à l’international.
Après cette conférence, Daandé Léñol ira en Mau­ritanie, pour ensuite poser ses valises en France. L’Espagne va suivre. Le groupe va revenir en Afrique où le Congo, la Centrafrique et le Gabon l’attendent. Le Fouta ne sera pas en reste avec son festival. «Les Blues du fleuve» va revêtir un caractère spécial avec la célébration des 40 ans du Daandé Léñol. Et la célébration va prendre fin en juin 2026. «Après les grandes tournées du monde, on revenait faire le tour des villages du Fouta. Il fallait trouver le juste milieu entre un artiste mondialement connu, et retourner après chaque Tabaski faire un mois de tournée dans nos terroirs», a déclaré Baaba Maal pour affirmer qu’il n’a jamais oublié son Fouta natal durant ces 40 dernières années.
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