Par Alioune Badara NDIAYE (Correspondant) – 

La 46ème conférence de la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines (Fanaf) ambitionne de repenser l’assurance en Afrique. Pour ces assises ouvertes hier, au Cicad en présence de plus de 900 délégués en provenance des pays membres, des perspectives nouvelles sont attendues pour de meilleures performances dans le secteur de l’assurance africaine. «L’Afrique représente aujourd’hui, moins de 2% du marché mondial de l’assurance et selon les statistiques du secteur, le citoyen africain dépense en moyenne 45 dollars Us par an pour s’assurer contre 684 dollars Us pour la seule Afrique du Sud et près de 810 dollars pour la moyenne mondiale», a relevé à ce propos le ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo. «Cette situation semble paradoxale étant donné la multitude de risques d’ordres sanitaire, économique, politique, environnemental auxquels font face les populations mais également aux importants investissements étrangers dans l’exploitation de nos ressources naturelles», a poursuivi le ministre ayant présidé la cérémonie inaugurale. Dans un contexte marqué par les catastrophes naturelles, mais aussi la crise sanitaire, il est question désormais, selon Abdoulaye Daouda Diallo, de s’adapter en appréhendant ces nouveaux risques comme des opportunités et défis à relever. Le thème de ces assises qui se tiennent sur trois jours (23 au 25 mai) est justement : «Risques systémiques : assurance et résilience.»
«Ce thème devra nous permettre de poser les bases d’une compréhension et d’une sensibilisation sur l’identification et la typologie des risques systémiques actuels et émergents», a noté le président de la Fanaf, César Ekomie-Afene. Il a ainsi évoqué l’accélération de la digitalisation, l’exposition aux risques catastrophiques à caractères climatique et pandémique et les cyber-risques comme facteurs entravant l’évolution du secteur en Afrique. Ekomie-Afene s’est voulu pour autant optimiste sur le devenir du secteur avec l’espoir que les résolutions de la conférence de Dakar permettront de trouver des solutions. «L’assurance représentant pour les entreprises et les ménages, un facteur de stabilité et de résilience face à des événements extrêmes, il nous faut donc réfléchir sur la redéfinition du métier d’assureur et réassureur ainsi que des métiers connexes pour renforcer notre résilience actuelle et future», a-t-il soutenu. Enjeux du digital à l’ère des risques systémiques, nouveaux périmètres du risk management, du conseil et enjeux de la réglementation et de la régulation face aux risques systémiques sont les sous-thèmes sur lesquels les professionnels se penchent durant les trois jours pour peaufiner le renouveau du secteur africain de l’assurance. La conférence de Dakar devait se tenir en février 2021 avant d’être reportée à cause du contexte sanitaire lié au Covid-19. C’est ainsi la 3ème fois que la capitale sénégalaise accueille cet événement après 2001 et 2011.

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