Le 23 février 2021, 102 universitaires sénégalais rendent public un manifeste intitulé «la crise de l’Etat de Droit au Sénégal». Dès le 1er mars, le célèbre chroniqueur qu’on ne présente plus, Madiambal Diagne, publie dans les colonnes du journal Le Quotidien, un texte remarquable dans lequel il dénonce «102 impostures» et se demande : «Qui parmi ces 102 signataires n’a pas un engagement politique ou syndical ?» Et Diagne de poursuivre : «Ce ne serait pas une imposture si les signataires, militants actifs du parti Pastef ou d’autres partis politiques d’opposition, avaient pris la précaution de signaler leur qualité politique au lieu d’avancer masqués, de «s’(en)cagouler» derrière la seule signature d’universitaire. «102» universitaires militants de formations politiques au pouvoir, qui auraient spontanément produit un texte collectif pour parler par exemple d’une supposée bonne situation de l’Etat de Droit au Sénégal, seraient vite qualifiés «d’intellectuels alimentaires» !» A la question qui précéda le commentaire de Madiambal Diagne, répondent maintenant 49 universitaires qui se résignent enfin à reconnaître leur affiliation politique à la faction insurrectionnelle et terroriste dont ils sont les membres déclarés dans un tract qu’auraient mieux conçu et réalisé des étudiants rigoureux de première année. Le tract se substituant à la démonstration scientifique à laquelle un bon universitaire doit son rang et son prestige, le mensonge sur les faits et les sentiments se passent de commentaire.

Amnésie d’universitaires «patriotes»
Au début de leur tract touffu et désincarné, les 49 signataires prononcent leur sentence : «Depuis que Macky Sall est devenu président de la République, les droits de participation et de compétition électorales de l’opposition politique sénégalaise sont régulièrement confisqués.» Pas en tout cas aux dernières élections locales de janvier 2022 et législatives de juillet 2022 ! Sans soumettre leur mémoire à rude épreuve, les 49 nouveaux rédacteurs de tracts s’aperçoivent que l’opposition sénégalaise a fait une performance, jamais atteinte dans le passé, aux Législatives du 31 juillet 2022. Les résultats sortis des urnes renvoient dos à dos le pouvoir (82 élus sur un total de 165 sièges à pourvoir) et l’opposition, composée de Yewwi (56 élus), Wallu (24 élus), Bokk gis-gis liguey (1 élu), Aar Senegaal (1 élu) et Les Serviteurs/Mpr (1 élu). Ces résultats correspondent incontestablement -le Président Macky Sall l’a rappelé lors de son dernier entretien avec le journaliste Assane Guèye- au niveau élevé de respect des règles démocratiques (équité, sécurité des électeurs, pluralité, etc.) dont le Sénégal reste crédité en Afrique et dans le reste du monde. Le tract publié est donc celui de 49 insurgés dont les faits (têtus) contrarient leur présupposé scientifique. Ils n’ont plus rien à faire dans nos universités et grandes écoles. Ils ne s’en cachent d’ailleurs pas en disant qui ils sont vraiment : «Nous, citoyens, intellectuels et universitaires sénégalais, qui avons librement choisi le parti Pastef comme formation politique, Ousmane Sonko comme leader, et Jotna comme programme alternatif de sortie d’un système présidentialiste, néocolonialiste et clientéliste de prédation et de corruption, invoquons notre droit constitutionnel de résistance à l’oppression et appelons nos compatriotes à en faire de même !»

Qui sont-ils ?
La publication du tract au format image nous donna du fil à retordre pour compter numériquement le nombre exact de signataires : 49 ! Aucun d’eux ne peut se prévaloir de la qualité enviable de virtuose en bureautique. Nous les dénombrâmes en deux ou trois clics grâce à un freeware en ligne de Reconnaissance optique de caractères (Ocr). 49 au lieu des 102 de février 2021 ! Où sont les 53 autres universitaires ? Ils courent toujours après avoir parrainé les émeutes historiques de mars 2021. Le courage des 49 est de reconnaître aujourd’hui leur participation au crime ayant coûté la vie à 14 de nos concitoyens. Depuis, la liste s’allonge ! Au moment où elle s’allonge et que 53 universitaires se taisent, 49 autres rebelles disent appeler à la résistance, là où leur science (impuissante) abdique. Ils sont tous membres de la faction insurrectionnelle et terroriste du parti Pastef.
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Pr Daouda NGOM, FST/UCAD
Pr Massamba DIOUF, FMPO/UCAD
Pr Alassane DIEDHIOU, UASZ
Pr Gaoussou CAMARA, UFR SATIC/UADB
Pr Cheikh THIAW, USSEIN
Pr Mouhamed Abdallah LY, IFAN/UCAD
Pr Benoît TINE, UASZ
Pr El Hadj Babacar LY, UGB
Pr Diouma KOBOR, UASZ
Pr Ibrahima NDOYE, UCAD
Pr Aliou NDIAYE, FST/UCAD
Pr Abdoulaye GASSAMA, UFR SET/UASZ
Dr Oumar DIA, FLSH/UCAD
Dr Bakary SARR, FLSHA/UCAD
Dr Fatou DIOUF, FSJP/UCAD
Dr Samba KA, USSEIN
Dr El Hadji Sega GUEYE, Université Sorbonne Paris Nord
Dr Sekouna DIATTA, FST/UCAD
Dr Albino NDECKY, UGB
Dr Cherif Saloum DIATTA, UFR-SATIC/UCAD
Dr Mamecor FAYE, FST/UCAD
Dr Adama NDIAYE, USSEIN
Dr Pape Abdoulaye DIAW, UADB
Dr Ousmane CISSE, UCAD
Dr Thierno LY, IFEE/UCAD
Dr Diéry NGOM, UFR-SATIC/UADB
Dr Jean-Jude DOMINGO, FST/UCAD
Dr Birahim DOUF, UADB
Dr Aliou SENE, FASTEF/UCAD
Dr Diome FAYE, FLSH/UCAD
Dr Mounirou DIALLO, FLSH/UCAD
Dr Jean-Sibadioumeg DIATTA, FLSH/UCAD
Dr Bocar Kane, Université de Strasbourg
Dr Aminata SARR, UGB
Dr Babacar DIOP, FASTEF/UCAD
Dr Salif BALDE, ESEA/UCAD
Dr Mouhamed SARR, ENSETP/UCAD
Dr Mouhamed Lat Soukabé DIOP, UCAD
Dr Mamadou THIOR, UCAD
Dr Boubacar SOLLY, UASZ
Dr Boubacar CAMARA, UASZ
Dr Lamine BADJI, UASZ
Dr Abdoulaye Djidiack SARR, ESIEX
Dr Ibrahima KA, EPT/UCAD
Dr Ibrahima MANDIANG, UADB
Dr Ibrahima SY, FLSH/UCAD
Dr Mountaga DIALLO, FLSH/UCAD
Dr Samba SIDIBE, EPT
Dr Joseph Sambasene DIATTA, UASZ
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Quand le chroniqueur dont les textes font autorité, Madiambal Diagne, publiait le papier cité au début de cette tribune, son seul tort avait été d’avoir raison avant tout le monde. Ses fidèles lecteurs lui doivent aujourd’hui respect et reconnaissance.

Abdoul Aziz DIOP
Essayiste
Auteur de «Gagner le débat» (L’Harmattan Sénégal & Nouvelles éditions européennes, 2023)