49ème Congrès du Collège ouest-africain des médecins : Bâtir des systèmes de santé plus résilients


L’Afrique doit bâtir un système de santé plus résilient pour assurer sa souveraineté médicale. Par Justin GOMIS –
Pour la deuxième fois, le Sénégal a abrité, lundi, l’ouverture du Congrès du Collège ouest-africain des médecins dont le thème porte cette année sur le développement du capital humain et la protection sociale. Selon le ministre de la Santé, qui a procédé à la cérémonie d’ouverture de ce 4ème congrès qui va durer trois jours, «ce rendez-vous scientifique est une opportunité pour les médecins de l’Afrique de l’Ouest de passer en revue les dernières données probantes des sciences médicales et sociales, et de partager des expériences pour promouvoir une médecine d’excellence adaptative, solidaire et prospective». Une opportunité saisie par le président du Collège ouest-africain des médecins pour lister les maladies qui affectent encore la vie des populations en Afrique. «Les maladies non transmissibles, comme l’hypertension artérielle, le diabète, le cancer, les maladies cardiovasculaires gagnent du terrain, tandis que les infections anciennes et nouvelles continuent de menacer les populations», a informé Dr Mamadou Mourtalla Ka.
Face à cette réalité, les médecins ouest-africains doivent conjuguer leurs efforts pour mettre en place des systèmes qui vont permettre de lutter contre ces fléaux. «Nous devons unir nos efforts pour bâtir des systèmes de santé plus résilients, renforcer la prévention, promouvoir la recherche locale et regrouper les forces vives publiques et privées», a dit le président du Collège ouest-africain des médecins. Il invite ses camarades à prendre conscience des défis auxquels le continent fait face sur le plan sanitaire. «Nous devons être conscients des défis actuels : la fuite des cerveaux, l’insuffisance des infrastructures, l’inégalité d’accès aux soins, les nouvelles licences liées aux changements climatiques et les crises sanitaires mondiales», a-t-il dit.
Cependant, Dr Mourtalla Ka a précisé que tout n’est pas mauvais. D’après lui, il y a des opportunités dans les défis. «La révolution numérique, on parle d’Intelligence artificielle. La recherche collaborative, le partenariat public-privé, et la montée en puissance d’une recherche médicale ambitieuse et engagée», a-t-il souligné. Il ajoute : «Il faut faire un plaidoyer qui favorise le médecin africain, encourager la formation des spécialités pour favoriser l’accès à des soins de qualité pour tous.» Dans le même sillage, Dr Mamadou Mourtalla Ka réaffirme l’engagement indéfectible du Collège ouest-africain des médecins envers certaines valeurs cardinales, à savoir l’excellence, l’intégrité, le service et l’élan fraternel.
Selon le ministre de la Santé, cette démarche des médecins africains va de pair avec l’orientation contenue dans le référentiel Vision 2050 défini par le chef de l’Etat et qui vise à construire un système de santé plus résilient et des soins de qualité accessibles à tous. «Dans ce processus, la Lettre de politique sectorielle 2025-2029, déjà élaborée, définit les quatre axes qui suivent : la gouvernance et la digitalisation intégrale, la prévention et la promotion de la santé, des soins de santé de qualité, la protection sociale», a-t-il indiqué. Et pour la mise en œuvre de cette lettre de politique sectorielle, poursuit Dr Ibrahima Sy, «l’accent sera mis sur le relèvement des plateaux techniques, la digitalisation, la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, la réorganisation et le renforcement de l’accessibilité à des soins de santé de qualité à travers la reconfiguration de la carte sanitaire conformément aux huit pôles de développement mis en place par l’Etat».
Ibrahima Sy ajoute : «Le Sénégal s’est inscrit dans une dynamique de renforcement de la résilience de son système de santé et promotion de l’équité territoriale et sociale dans l’offre de soins de santé de qualité.» En tout cas, Ibrahima Sy reste persuadé que de telles rencontres pourraient permettre «à l’Afrique de tirer profit du génie de ses enfants, particulièrement ceux qui sont dans les sciences qui contribuent à la protection de la santé des populations».
justin@lequotidien.sn

