La 5e édition du Salon international du livre de Thiès (Silt) s’est ouverte avec 26 exposants, une participation deux fois plus importante que lors de la précédente édition. Parmi ces 26 exposants, trois à quatre sont des librairies, le reste étant composé de maisons d’édition, précise le promoteur du Salon, Moustapha Ndéné Ndiaye. Il a expliqué que ces participants feront connaître leurs publications aux parents, élèves, brefs aux amoureux de la lecture. L’ouverture de la manifestation, qui s’est déroulée devant les locaux de la mairie de Thiès, a enregistré une forte présence d’élèves et d’enseignants. Le directeur de Cabinet du ministre de la Culture et de la communication, Demba Faye, a salué en cet évènement organisé trois mois après le Salon national de Dakar, une initiative «noble, généreuse et ambitieuse». Il a souligné qu’il vient en appoint à toutes les actions de ce ministère pour la promotion de la lecture et la diffusion du livre, mais aussi à la territorialisation des politiques publiques, chère au chef de l’Etat Macky Sall.
Des initiatives pareilles sont essentielles pour l’émergence d’une «véritable économie du livre», a-t-il dit. Selon lui, celle-ci intervient dans un contexte de «pénurie aiguë du livre dans certaines parties du pays, qui entrave le développement économique et social du pays». Encourageant cette «animation du territoire national autour du livre», il a promis l’accompagnement de cette initiative par le ministère de la Culture. Le promoteur du Silt, Moustapha Ndéné Ndiaye, a exprimé sa volonté de faire de la prochaine édition, l’affaire de l’Association sénégalaise des éditeurs, et à engager un partenariat public-privé, y compris avec la mairie, pour arriver à faire de Thiès ce «beau rendez-vous africain et mondial». Ce type de modèle «plus achevé» pouvant assurer la pérennité de cet évènement, requiert, selon lui, de «rehausser le niveau d’organisation actuel qui s’essouffle» du fait de ses «insuffisances humaines». L’écrivaine Andrée Marie Diagne, accompagnée de son époux, le Professeur de philosophie ; Mame Moussé Diagne, a fait part de sa «joie» et de sa «surprise» d’avoir été choisie comme marraine de cette édition. Elle a introduit une communication à l’occasion de la Journée de la femme sur Femme et engagement littéraire.
Mme Diagne a salué le «dynamisme» littéraire de la ville de Thiès, évoquant le classique Les bouts de bois de Dieu de Ousmane Sembène, ainsi que le souvenir de feu les écrivains Mbaye Gana Kébé, Boucar Sadji, ou encore le Professeur Oumar Sankharé. Prix du chef de l’Etat pour les lettres de 2017, Andrée Marie Diagne a formé plusieurs générations d’enseignants à l’Ecole normale supérieure (Ens), devenue la Faculté des sciences et techniques de l’éducation et de la formation (Fastef), où elle enseigne encore après sa retraite. Le maire de la ville, Babacar Diop, qui a apprécié dans son mot de bienvenue le choix de Thiès dont il veut faire une ville culturelle et cosmopolite, a fait valoir sa casquette d’ «homme de lettres», pour avoir publié un ouvrage aux éditions L’Harmattan. «Sans la lecture, je ne serais pas le maire de la ville de Thiès», a-t-il dit, indiquant avoir «rencontré sa vocation à travers les livres». C’est dans ses lectures qu’il a appris que «les mots et les idées ont le pouvoir de changer le monde», a-t-il rapporté.
De grands noms du monde culturel et littéraire en particulier s’étaient retrouvés à Thiès pour cette cérémonie. Parmi eux, le Professeur Abdoulaye Elimane Kane, le Colonel Momar Guèye de l’Association des écrivains du Sénégal, l’écrivaine Ken Bugul, l’administrateur du Monument de la renaissance africaine, Abdoulaye Racine Senghor.
Aps
A LIRE AUSSI...