7 transmissions communautaires – THIÈS, UN CAS : Le personnel médical cherche toujours le cas zéro – La psychose s’installe dans la ville

Pendant que les autorités sanitaires de la Cité du Rail cherchent la source de la transmission communautaire qui a fait son apparition la semaine dernière dans la ville, des Thiessois l’expliquent par la position géographique de la région, un carrefour par excellence.
«Ça ne me surprend pas que la ville de Thiès enregistre les premiers cas de transmission communautaire. Thiès est une plateforme incontournable dans les relations et les affaires nationales et internationales», laisse entendre Ibnou Sarr. Croisé à l’intersection de la route menant à la gouvernance de Thiès où sa délégation était venue apporter son soutien au Comité régional de lutte contre la pandémie du Covid-19, le professeur de Lettres à la retraite, assez pressé de monter dans un taxi «jaune-noir» pour rentrer, détaille : «La ville de Thiès, avec sa particularité de carrefour naturel, est la métropole la plus proche de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd).» Aussi, poursuit-il, «elle est également le point de départ de la dorsale qui va désenclaver le Sénégal, notamment l’autoroute Thiès-Touba qui permettra de joindre plus rapidement les autres localités de l’intérieur comme Diourbel, Kaolack jusqu’à Tambacounda, Linguère et Matam, mais aussi l’autoroute Aibd-Mbour-Thiès».
Selon l’enseignant, «Thiès est une ville très fréquentée par les voyageurs avec la présence de deux autoroutes et l’Aibd et où la plupart de son personnel habitent où logent». Mieux, ajoute-t-il, «Thiès est une zone minière par excellence. Elle est également une région qui a un potentiel halieutique, horticole, touristique, entre autres… Ce qui veut dire que la région est incontestable une zone carrefour et de transit avec sa position géographique». Ce qui, à ses yeux, est la conséquence de «la transmission communautaire», dit-il. «Il faut ajouter à ce problème l’insalubrité au niveau des quais de débarquement de pêche artisanale», ajoute brusquement Mme Ndiaye Diouma Diouf. La lumière du jour, mêlée à la poussière, était cruelle pour cette dame sèche comme un tronc d’arbre.
Cette Sérère bon teint fait remarquer : «Aucun changement de comportement n’est noté dans les quais de pêche de la région dont le potentiel halieutique n’est plus à démontrer dans ce contexte de propagation du coronavirus. Ce qui fait de ces quais un haut lieu de risque de propagation de la pandémie.» Elle ajoute : «Chaque soir, on note un monde cosmopolite, venu de divers horizons, notamment de l’intérieur du pays et même de la sous-région, et dont la plupart travaillent dans ces quais de pêche ou dans les périmètres maraîchers. Et force est de constater qu’il n’y a aucun dispositif de contrôle. Ce qui en fait une zone à hauts risques de propagation du coronavirus. Et ça ne m’étonnerait pas que ces cas de transmission communautaire nous viennent de làbas parce que ce sont des zones à risques avec les activités de pêche. Et tout le monde achète chaque jour du poisson pour se nourrir.» Pape Cissé, à quelques pas de Mme Ndiaye, est visiblement débordé entre le téléphone et les chiffres fournis au Comité régional de lutte contre l’épidémie du Covid-19. A la question de savoir ce qu’il pense de la transmission communautaire notée à Thiès, il dit : «Il y a plusieurs sortes de transport à Thiès. Outre le transport de vélo-taxi, il y a un nouveau phénomène. Il s’agit du covoiturage, très en vogue, le ‘’Allo-Allo’’. Et ce type de transport reste aujourd’hui la préférence d’une large frange des voyageurs en partance pour Dakar, SaintLouis, Touba ou Mbour» avant de fourrer toutes ses notes dans son sac à dos.