Par Dialigué FAYE
– L’Association africaine de l’eau et de l’assainissement (Aae) veut gagner le pari de la mobilisation au 9e Forum mondial de l’eau prévu à Dakar en mars 2022. Elle galvanise déjà ses troupes pour marquer sa position de leader en mobilisation des acteurs en terre africaine, a indiqué hier le président du Conseil scientifique et technique (Cst). «Nous avons, dès le début du processus de préparation de ce forum, compris l’orientation qu’avait donnée le secrétaire exécutif M. Abdoulaye Sène pour que ce soit un forum des réponses. Ce qui correspond au pragmatisme de notre association à travers les activités mises en œuvre par la direction exécutive sous la conduite de M. Sylvain Usher. Un forum qui se veut être un rendez-vous des réponses de l’Afrique pour l’Afrique. Un rendez-vous du savoir-faire et de l’intelligence africaine pour résoudre la question brûlante et urgente… l’épineuse question de l’accès de nos populations aux services d’eau sûre (en quantité et en qualité), et aux services d’assainissement respectueux de la dignité humaine et de l’environnement.
Et sur cette route, l’Aae, l’Association panafricaine qui est en train de faire sa mutation profonde avec un changement de dénomination en ‘’Association africaine de l’eau et de l’assainissement’’ se mobilise», a déclaré hier Dr Papa Samba Diop. Il intervenait à l’ouverture des 87èmes assises du Conseil scientifique et technique (Cst) de l’Aae, du 26 au 28 juillet 2021, en visioconférence.
Dans cet élan de mobilisation, Dr Diop et ses collègues veulent ainsi montrer leur «forte implication dans l’organisation de ce rendez-vous de l’Afrique, mais aussi dire au monde que le Forum Dakar 2022 sera un succès phénoménal en termes de technologies innovantes, de réponses novatrices portées par les fils de l’Afrique».
Ils visent, à les en croire, «une participation qui fera oublier une Afrique à la traîne et de maintenir la bonne cadence, seul gage de franchise de la ligne d’arrivée des Odd à l’échéance 2030 et d’atteindre les objectifs de l’agenda 2063». «Oui, tel est notre défi, un défi que nous, Aae, entendons relever pour les générations futures. Oui, mes chers amis, c’est un devoir pour notre génération, car ce n’est un secret pour personne et nous ne cessons de le répéter chaque fois que l’occasion nous est donnée : aujourd’hui, 1 personne sur 3 (soit 2,2 milliards d’êtres humains) n’a pas accès à l’eau salubre. Et l’Onu tire la sonnette d’alarme pour dire que d’ici 2050, jusqu’à 5,7 milliards de personnes pourraient vivre dans des zones en pénurie d’eau au moins un mois par an», a martelé le président du Cst. En ce qui concerne l’Afrique, précise-t-il, «environ 320 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable, et 695 millions de personnes vivant en Afrique subsaharienne n’ont pas accès à des services d’assainissement adéquats. C’est cela la réalité de l’Afrique, malgré qu’elle soit le continent le plus arrosé du monde».
Ce paradoxe, indique Dr Diop, «incite le Conseil scientifique et technique à donner plus d’idées de plaidoyer, d’amélioration des performances afin que l’accès à l’eau et à l’assainissement ne soit plus un problème pour les Africains».
Le comité Sénégal de l’Aae n’entend pas être en reste. Dr Ababacar Mbaye, le président, par ailleurs directeur général de l’Office national de l’assainissement (Onas), assure que ledit comité va «accélérer la cadence dans la mobilisation des membres pour une participation effective, massive et de qualité au Forum mondial de l’eau».
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