La plateforme Aar li ñu bokk/Noo lank/Doy na n’a finalement pas tenu sa manifestation vendredi dernier. Et de toute façon, elle était interdite par l’autorité administrative. C’est d’ailleurs cette lettre d’information qui avait valu à Guy Marius Sagna une interpellation devant la préfecture de Dakar. Mais selon les activistes, s’ils ont décidé de surseoir à cette marche, c’est parce qu’il y a une médiation de bonnes volontés. Au fond, même au sein de la Plateforme, cette initiative ne fait pas l’unanimité puisque certains estiment que dans ce contexte de contamination de masse du coronavirus, ce serait prendre le risque de se mettre en mal avec le Peuple. Et Guy Marius Sagna l’admet : «Nous avons subi une campagne de la part de l’Etat, visant à nous discréditer, à nous présenter comme des irresponsables n’ayant aucun souci, aucune empathie pour le Peuple sénégalais, pour les malades du coronavirus, pour ceux qui en sont décédés.» Mais pour le responsable de Frapp/France dégage, cette «campagne» de l’Etat n’est rien d’autre que «l’expression de craintes, de la panique d’un pouvoir qui, ne pouvant pas régler les problèmes des étudiants non orientés, des travailleurs, des ruraux en proie à plusieurs difficultés dont la privatisation de la gestion de leur eau, des militants de l’environnement qui disent non à l’accaparement de la forêt de Mbao et à l’agression dont la bande de filaos est victime». Les activistes considèrent donc que le régime de Macky Sall, «incapable de prendre en charge toutes ces problématiques-là, essaie de solder ses comptes avec les thermomètres» qu’ils sont.
Dans leur lettre d’information, les activistes comptaient organiser «une marche pacifique» le vendredi 14 août 2020, de 15 h à 19 h, avec comme itinéraire la grande porte de l’Ucad-Avenue Cheikh Anta Diop jusqu’au lycée Thierno Seydou Nourou Tall-rond-point Omvs-Vdn-Siège national Orange-Université virtuelle du Sénégal (Uvs)-ministère de la Culture. Aar li ñu bokk/Noo lànk/Doy na voulait exiger, entre autres, «l’arrêt de la spoliation foncière» dans plusieurs localités, un audit du foncier, la restitution des terres aux paysans et pasteurs dont ceux de Ndingler et de Djilakh. Mais aussi dénoncer «la vie chère» ou encore exiger l’annulation des derniers forfaits d’Orange.