Les captures du poulpe diminuent d’année en année. «De 19 mille tonnes en 1999, on est descendu à des quantités de 6 mille tonnes l’année», a informé hier Dr Mamadou Goudiaby, directeur des Pêches maritimes, lors d’un atelier d’échanges sur les expériences de gestion durable de la pêcherie de poulpe avec des pays qui capitalisent une grande expérience dans ce domaine tels que le Maroc et la Mauritanie.
La raréfaction de la ressource s’explique, entre autres, par le niveau très élevé d’exploitation pour ne pas dire la surexploitation. Et l’essentiel des prises est destiné à l’exportation, notamment vers le Japon, premier im­por­tateur de poulpe du Sénégal.
Pour une exploitation durable de la ressource, l’Etat a décrété un plan d’aménagement de la pêcherie du poulpe. L’atelier d’échanges entre dans ce cadre. Il s’agit de favoriser le partage d’expériences en matière de gestion durable de la pêcherie de poulpe avec ces pays pionniers dans  ce domaine et d’explorer les possibilités de partenariat en appui à la mise en œuvre du plan d’aménagement au Sénégal dans ses différentes composantes, à savoir l’exploitation, la recherche, la surveillance, la gestion et la commercialisation.
Aussi, face à la raréfaction du poulpe, le directeur du Centre de recherche océanographique Da­kar-Thiaroye, Massal Fall, préconise d’observer un repos biologique durant la période de reproduction qu’est le printemps, précisément entre avril et mai. Une période très favorable pour la production de l’espèce.
Avec son fort potentiel de création de richesses et de contribution à la sécurité alimentaire, la pêche occupe une place importante dans l’économie nationale. La production annuelle est estimée à 400 mille tonnes de poisson, avec une consommation moyenne de 29 kilogrammes par habitant et par an. En 2016, la pêche a occupé le premier poste d’exportation du Sénégal avec plus de 204 milliards de francs Cfa, soit 14,63% des recettes d’exportation, selon le ministre de la Pêche et de l’économie maritime. «C’est pour maintenir ce potentiel et sa dynamique de performance face à la surexploitation des espèces démersales côtières et aux limites de la gestion centralisée pratiquée depuis plusieurs décennies que l’Etat, avec l’appui de la Jica, a expérimenté et définitivement adopté l’approche cogestion dont les résultats sont jugés très satisfaisants», a dit le ministre de la Pêche et de l’économie maritime, Oumar Guèye.
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