La Cour constitutionnelle de Guinée a enregistré hier la candidature du Président sortant Alpha Condé à un troisième mandat à l’élection présidentielle du 18 octobre prochain. Condé était accompagné de ministres et de députés.

Le Président Alpha Condé a déposé hier à la Cour constitutionnelle, sa candidature pour un troisième mandat à l’élection présidentielle du 18 octobre prochain. D’après guineenews.org qui a donné l’information, Alpha Condé est arrivé à la Cour vers 11 h 53 minutes  en compagnie de plusieurs partisans dont des ministres du gouvernement et des députés. Mouctar Diallo, Tibou Camara, Aboubacar Sylla étaient, entre autres, les ministres présents sur le lieu. Un peu plus tôt, le ministre de la Justice Mory Doumbouya avait précédé l’arrivée du Président à la Cour.
Pourtant, la perspective d’un troisième mandat de Alpha Condé a soulevé depuis des mois une vague de protestations qui a fait des dizaines de morts.  Le parti au pouvoir, le Rassem­blement du peuple de Guinée (Rpg), l’avait «sollicité» au début du mois d’août pour qu’il se représente.
A 82 ans, Alpha Condé, élu en 2010 et réélu en 2015, avait dit «prendre acte», sans formellement s’engager, mais en demandant à sa formation et à ses alliés de s’engager sur un programme centré sur les femmes, les jeunes et les plus démunis. «Si vous voulez que j’accepte votre proposition, il faut que vous vous engagiez à ce que le Rpg redevienne ce qu’il était, un parti qui n’oublie personne», avait-il déclaré aux délégués de sa formation.

Un mort et plusieurs blessés
Après une trêve de plusieurs jours, les jeunes de Kankan, fief traditionnel du parti au pouvoir, le Rpg, sont descendus dans la rue mardi matin pour dénoncer les fausses promesses du régime de Conakry, rapporte le site d’information Dw.com. Les émeutes entre manifestants et Forces de l’ordre ont fait un mort et plusieurs blessés. Mamadou Saidou Diallo, un jeune originaire de Dalaba, a succombé à ses blessures dans la nuit du mercredi 2 septembre 2020. Il aurait reçu une balle à Bambéto.
Des émeutes ont aussi éclaté à Cosa, dans la banlieue nord de Conakry, au lendemain de l’annonce de la candidature de Alpha Condé. Dans les fiefs de l’opposition, des éléments du Front national pour la défense de la Constitution ont érigé des barricades, empêchant toute circulation dans une grande partie de la banlieue de la capitale guinéenne.
Les défenseurs des droits humains dénoncent la dégradation observée au fil des années et les violences des Forces de l’ordre lors des manifestations, qui ont fait quelque 200 morts en toute impunité, depuis l’arrivée de Alpha Condé au pouvoir, selon l’opposition.