La facture alimentaire demeure salée au Sénégal. En 2015, les achats de produits alimentaires ont progressé de 5,2% en valeur pour atteindre 629,7 milliards de francs Cfa, représentant 18,8% des importations. Cette évolution, explique la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) dans la balance des paiements, «est imputable principalement, à la progression des importations de riz de 10,1% en valeur et 5,7% en volume. Elles ont atteint 226,4 milliards de francs Cfa, soit 6,8% des importations et proviennent principalement d’Asie».
Mais selon le directeur national de la Bceao, l’Etat et les acteurs ont les possibilités de pouvoir infléchir la tendance sur les produits alimentaires en soutenant davantage les financements de l’agriculture. Ahmadou Al Aminou Lo exhorte ainsi à s’occuper, d’une façon plus rapprochée, du financement de l’agriculture, pas seulement des filières de rente, mais également, des cultures vivrières. Car explique le banquier, la substitution à l’importation ne peut provenir que des filières vivrières. La Bceao entend ainsi, appuyer les établissements financiers, afin qu’ils puissent contribuer au financement agricole. «La Cncas (Caisse nationale de crédit agricole : Ndlr) est presque laissée toute seule, alors qu’il y a de cela une quinzaine d’années, c’était des crédits consortiaux», constate le Dn de la Bceao.
En ce qui concerne les nouvelles filières d’exportation, M. Lo estime aussi qu’elles ont besoin d’être accompagnées fortement, par le système bancaire. «Nous ne devons pas regarder la balance des paiements comme spectateurs. La facilité avec laquelle nous libérons les transferts, tout ce que nous essayons d’avoir dans la fluidité des échanges extérieurs ne peut être soutenable que si nous tous, avons conscience de l’exigence d’assurer la soutenabilité de ce que nous faisons. Et ça nécessite un peu plus de prise de risque. Mais cette prise de risque doit être dans un cadre bien normé et sécurisé et c’est de la responsabilité des Etats et de la Bceao», a-t-il dit aux acteurs.

Solde de la balance excédentaire de 160,5 milliards
Au titre des échanges extérieurs, indique la Banque «le déficit commercial s’est allégé de 7,9%, en liaison notamment avec un accroissement moins important des importations de 3,1% que celui des exportations estimé à 13,3%. Ces évolutions, conjuguées à l’amélioration des transferts courants, ont engendré un recul de 1,9 point de pourcentage du déficit du compte des transactions courantes, ressorti à 6,9% du Pib.
Le besoin de financement, couvert par les capitaux non monétaires, a été évalué à 511,9 milliards de francs Cfa, contre 663,1 milliards en 2014. Ainsi, le solde de la balance de paiements est excédentaire de 160,5 milliards de francs Cfa, en 2015».
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