SAINT-LOUIS – Manque d’eau et non-paiement des accompagnements : Les étudiants de l’Ugb chargent le recteur

L’Université Gaston Berger de Saint-Louis perd le Nord : En grève depuis un mois, les étudiants de l’Ugb ne démordent pas. Toujours en ordre de bataille, ils ont chargé au cours d’une conférence de presse, hier, le recteur Ousmane Thiaré, qui est «peu engagé à trouver des solutions à nos problèmes». Près de deux mois après la reprise des cours, les revendications des étudiants ne changent pas : ils réclament l’augmentation du débit du réseau d’eau potable et le paiement des accompagnements pour les étudiants en Master. Sur ce dernier point, Oumar Chérif Diallo, président de séance de la Cesl, a du mal à cacher son incompréhension : «C’est scandaleux. Et nous ne pouvons pas comprendre que la direction des Bourses puisse autoriser le paiement des accompagnements à l’Université Cheikh Anta Diop et que les étudiants des autres Universités sont laissés en rade, alors qu’ils sont dans les mêmes conditions.» Le réquisitoire contre le recteur de l’Ugb, qui n’a pas eu tout l’engagement attendu de lui pour défendre la cause des étudiants de Saint-Louis, est sans appel : «La Coordination des étudiants de Saint-Louis tient le recteur de l’Ugb responsable dans la mesure où à Dakar le recteur est monté au front pour réclamer le dû de ses étudiants, alors qu’à l’Ugb le recteur a croisé les bras jusqu’à ce que les étudiants lui fixent un ultimatum qui l’a poussé à faire une note sans cependant faire le suivi nécessaire.» Très remonté à cause de cette «attitude passive», les étudiants ont lancé un avertissement au recteur, invité «à s’occuper davantage de nos problèmes s’il ne veut pas nous voir se dresser face à lui». Il dit : «Ce que nous voulons faire savoir au recteur c’est qu’il est locataire dans son bureau. Le jour où il arrêtera de s’occuper des problèmes des étudiants, il faudra qu’il se prépare à plier ses bagages, car nous considérerons qu’il n’a plus la capacité de diriger cette Université.»
Par ailleurs, la Cesl lui impute le non-achèvement des bâtiments «alors qu’il est en place depuis trois ans». «Son travail ne consiste pas d’aller et de revenir à l’Université, mais il faut qu’il monte au créneau pour assurer l’épanouissement des étudiants et la communication entre l’administration et les étudiants d’une part, et ses pairs et les Pats d’autre part. Le recteur ne comprend pas sa mission», regrette M. Diallo, qui réaffirme la détermination de la Cesl, qui ne compte pas «reculer» pour obtenir la satisfaction de ses doléances.