La majorité des violences dont sont victimes les femmes ne font pas l’objet de répression selon certaines organisations de défense de droits des femmes. Une telle situation est due au fait que les femmes qui en sont victimes n’ont pas accès à des documents qui leur permettent d’engager la procédure judiciaire. C’est le cas du certificat médical qui, du fait de sa cherté, n’est pas accessible aux femmes victimes de violences de toute nature, d’après les organisations de défense de droits des femmes. C’est fort de ce constat que l’Association pour la promotion de la femme sénégalaise (l’Afrosen), en collaboration avec le réseau Siggil Jiggen et l’appui technique et financier de African Women’s dévelopment fund (Awdf), compte porter un plaidoyer à l’endroit des décideurs pour la gratuité des certificats médicaux aux femmes afin de leur garantir une meilleure protection contre les violences.
«On a décidé de mener ce plaidoyer. Parce qu’on a vu que  beaucoup de femmes renoncent à leur projet d’accéder à la justice, à cause du coût du certificat médical. Le certificat médical est un document très important dans la procédure judiciaire pour  la répression des agressions dont elles subissent. Nous demandons à l’Etat d’aller au bout de sa volonté politique en rendant gratuits les certificats médicaux aux femmes et filles victimes de violences», a dit  Mme  Ndèye Gnilane Faye, coordinatrice du projet «Oser relever le défi  féminin pour une réduction des violences faites aux femmes». Intervenant samedi dernier au cours d’un l’atelier  au siège de Siggil Jiggen suivi d’une conférence de presse, Mme Faye de rappeler que le coût  du certificat médical est fixé entre 10 mille et 20 mille francs  quel que soit le médecin consulté privé ou public. «Vous savez que ces couches sont particulièrement vulnérables. Et n’ont pas souvent le ticket pour aller au niveau l’hôpital ou bien au niveau des organisations de défense de droits des femmes encore moins de l’argent pour payer les frais médicaux. Du coup les agressions dont elles sont victimes restent impunies», fait remarquer Mme Ndiaye. Et cette dernière de constater une recrudescence du phénomène en se basant sur des chiffres tirés de la région de Kaolack. «Il y a beaucoup de cas. A Kaolack, depuis le début de la pandémie, il a été enregistré de mars à juin, plus de 100 cas de violences conjugales, dont un seul exercé sur un homme», constate Ndèye Gnilagne Faye.
Se réjouissant de la loi sur la criminalisation du viol et de la pédophilie, Madame Fatou Touré, chargée du plaidoyer au niveau du réseau Siggil Jiggén, de souligner que l’obtention de la gratuité des certificats médicaux va aider à atteindre un autre palier dans la lutte contre les violences faites aux femmes.