Les acteurs culturels et le gouvernement ne parlent plus le même langage depuis quelques semaines. La présidente du Haut Conseil du dialogue social a pris l’engagement, dès aujourd’hui, de jouer les bons offices pour une meilleure gestion de cette relation. Mme Innocence Ntap l’a annoncé hier à Saly, en marge de la clôture du forum sur l’employabilité et l’emploi des jeunes face à l’émigration clandestine.

La présidente du Haut conseil du dialogue social (Hcds) a promis hier, à Saly, de prendre son bâton de pèlerin dès aujourd’hui pour entamer le dialogue entre le gouvernement et les acteurs culturels dont le sit-in à la Place de la Nation a été interdit par le préfet de Dakar dans un premier temps. Selon Mme Innocence Ntap, n’eut été cette activité qu’elle avait  tenu à présider de bout en bout, elle aurait rencontré les artistes. «J’ai effectivement demandé à les rencontrer et je pense que dès aujourd’hui  je pourrais le faire. Parce que dans cette situation de gestion du Covid-19, c’est seulement par la concertation que le pays pourrait s’en sortir. Et que chacun aussi mesure sa responsabilité», a déclaré Mme Ntap. Selon la présidente du Hcds, le risque de contamination est gros, surtout avec les fêtes qui se profilent à l’horizon et qui coïncident avec une recrudescence des cas de décès notés chaque jour dans le bulletin épidémiologique du ministre de la Santé. «Nous allons vers des fêtes en famille, mais également avec des personnes extérieures. Mais il y  a la crise sanitaire et il faut mesurer nos actes. Chacun est capable déjà à son niveau de le faire. Il s’agit de voir maintenant comment gérer cette période de fête», avertit Mme Innocence Ntap.
Tout de même, elle reconnaît qu’il y a un manque à gagner du côté des acteurs culturels parce que cette période étant un moment très faste et très rentable pour leurs  activités. Mais, dira-t-elle, cela ne doit pas prendre le dessus sur la réalité de la maladie. «Il y a un manque à gagner. Certains avaient déjà reçu un appui par le biais du ministre de la Culture. C‘est pourquoi il ne faut pas mettre en avant le manque à gagner. Il faut mettre en avant la sécurité humaine et je pense qu‘ils m’entendront certainement. Je suis prête à discuter avec eux», apaise la présidente du Haut conseil du dialogue social.