A Diourbel, il est difficile de se procurer un acte de naissance au niveau de l’état civil de la commune. Face à cette situation, les autorités administratives et judiciaires se sont engagées à reconstruire les registres d’actes d’état civil.
Diourbel est un paradoxe : capitale régionale très peuplée, elle ne dispose que d’un centre d’état civil. C’est une situation qui interpelle les autorités administratives et judiciaires, qui ont promis de régler cette doléance des populations d’autant plus que beaucoup de registres sont aujourd’hui introuvables à cause du déménagement du service. Sans oublier les actes fictifs. Face à cette situation très fâcheuse, le gouverneur de région a nommé par arrêté le préfet comme président de la Commission administrative de la reconstruction de registres des actes de naissance perdus. Elle sera ainsi contrôlée par le président du Tribunal d’instance. «Il faut aussi que les parents s’engagent. Tout le monde doit s’y mettre», annonce le préfet de Diourbel.
En écho, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Diourbel insiste sur les conséquences engendrées par cette situation qui fait que les natifs de Diourbel ont du mal à se procurer des extraits de naissance. «Ces difficultés résultent de plusieurs ordres qui sont parfois accentués par une mauvaise tenue de l’état civil qui fait beaucoup d’actes ou de registres qui sont détériorés ou disparus. Dans ce processus, il y a quand même un élément de taille. Il y a la mairie, en rapport avec l’officier d’état civil, qui va nous faire un travail de diagnostic permettant de savoir quel est, en termes de résultat, le nombre de registres détruis à reconstituer et d’actes à reconstituer», explique Aly Ciré Ndiaye. Qui poursuit : «Tant que ce travail n’est pas fait, rien ne peut avancer. C’est pourquoi nous prions vivement que monsieur le maire puisse entendre la voix de ces concitoyens pour que les moyens idoines puissent être mis sur place, notamment en s’attachant les services des archivistes et de la direction de l’Etat civil pour être accompagnés dans ce travail qui est urgent à faire, au regard de la situation que traverse beaucoup de natifs de Diourbel.»
Il faut aller très vite pour corriger cet impair qui étonne le procureur de Diourbel. «Diourbel est une très grande ville qui a un seul centre d’état civil depuis sa naissance. Donc il faut que les autorités compétentes pensent à ériger non seulement d’autres centres secondaires pour désengorger un peu», dit-il. Ce n’est pas tout : «Mais aussi l’autre difficulté est le fait qu’il y ait un seul officier d’état civil délégué qui signe des actes, des certificats de mariage et autres alors que c’est un individu qui peut avoir à tout moment des contraintes. Le travail de l’officier d’état civil demande une présence quasi permanente au niveau du service pour répondre aux besoins dans les délais raisonnables.»
Par ailleurs, M. Ndiaye rappelle que le Tribunal a toujours fait preuve de célérité dans le traitement des dossiers, mais il doit davantage prêter attention à la situation des élèves non déclarés. «Dans ce cas d’espèce, le préfet a posé le cas des élèves en classe d’examen et le Tribunal, lorsqu’il recevra les demandes ou les dossiers, une touche particulière pourrait être apportée dans le sens de les aider à obtenir leurs actes dans les meilleurs délais pour pouvoir répondre et constituer leur dossier pour qu’ils ne soient pas forclos», a-t-il rassuré.