Le documentaire sénégalais est boudé par les télévisions locales. En dehors des festivals internationaux où ils tournent et rapportent des distinctions, la population sénégalaise peine à y avoir accès. Le secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique (Fopica), Abdoul Aziz Cissé, appelle à combler ce vide.

Abdoul Aziz Cissé, secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique (Fopica), estime que «le documentaire sénégalais occupe une place privilégiée sur le plan de la production». Et ce, «aussi bien sur le plan de la quantité que de la qualité». seulement, estime le secrétaire permanent du Fopica, «le véritable problème auquel il est confronté aujourd’hui, c’est la diffusion». «Le documentaire est certes diffusé dans les salles de cinéma et à travers les festivals. Et généralement sur l’année, les films documentaires sénégalais font le tour des festivals et reviennent avec beaucoup de prix. Mais on se rend compte que la population sénégalaise n’a pas forcément accès à cette grande production parce que justement les télévisions qui devraient jouer le rôle de relai pour pouvoir les diffuser ne parviennent pas à le faire», constate Abdoul Aziz Cissé qui intervenait en marge de la cérémonie de clôture de la résidence Itinéraires documentaires destinée à former des acteurs du cinéma choisis sur la base de la «pertinence» de leurs projets. «C’est la raison pour laquelle nous essayons aussi, à travers la formation des professionnels, de développer des stratégies pour leur permettre de remplir ce vide-là qui ne permet pas de créer ce lien entre la production et le public naturel du documentaire au Sénégal»,  souligne M. Cissé. Le secrétaire permanent du Fopica souligne que le premier recensement fait lors du premier Fonds Force-Covid-19 avait permis de se rendre compte que les acteurs intervenant dans le domaine cinématographique font entre 300 et 400 jeunes. «Disons que chaque année il y a une centaine de jeunes qui rentrent dans le secteur. Ces jeunes-là, ils font autant de documentaires que la fiction et la série. C’est un secteur qui est attractif et qui a besoin d’une véritable politique de développement pour prendre en charge tous les besoins de ces jeunes», argumente le secrétaire permanent du Fopica. «Le secteur du cinéma est une question de métier», selon Abdoul Aziz Cissé qui plaide pour une bonne formation de ceux qui interviennent dans le domaine cinématographique pour participer à l’effort de développement dudit secteur ; d’où la pertinence de Itinéraires documentaires pour former des jeunes intervenants dans le domaine cinématographique financé par le Fopica. «Pour structurer, il faut professionnaliser. Et la base de la professionnalisation, c’est la formation. On ne peut pas ne pas faire de la formation», a déclaré Abdoul Aziz Cissé. «Aujour­d’hui on se retrouve avec de nouveaux métiers, autour d’une centaine de métiers à la fois qui ont été codifiés par une loi votée à l’Assemblée nationale et promulguée par décret présidentiel», tient à indiquer M. Cissé.