En cette journée du 5 janvier 2021, les va-et-vient des camions et des ouvriers sont incessants sur ce vaste espace appelé Université du futur africain. Les réseaux d’assainissement sont nettoyés et vidés des eaux de pluie tandis que de profonds trous sont prêts à accueillir des poteaux des lignes électriques et de téléphone. Les services techniques de l’Etat sont à pied d’œuvre sur ce site où Me Wade a voulu concrétiser l’un de ses plus grands rêves. Mais ils ne sont pas là pour parachever son projet à l’arrêt depuis 15 ans. Il a été «déshérité» pour accueillir les futurs locaux de l’Institut national du pétrole et de gaz (Ingp), qui va préparer une élite nationale dans ce secteur.
En installant le vendredi 2 décembre 2016 à Diam­niadio les membres du Conseil d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos/Petrogaz), le chef de l’Etat avait pris la décision d’annoncer sa création. «J’ai décidé de la création d’un Institut national du pétrole et du gaz qui sera érigé à Diamniadio, dans les locaux inachevés de l’ancienne Université du futur africain», avait dit Macky Sall, invitant les compagnies pétrolières, de la France, de la Grande Bretagne, etc. à venir accompagner l’Etat dans la mise en œuvre de l’Inpg dans sa construction et sa formation. Et il se concrétise. «Nous allons construire un centre de formation sur les métiers du pétrole et du gaz de dernière génération. Nous l’équiperons de salles de classe, d’auditoriums, de laboratoires et d’installations reproduisant les équipements sur les plateformes pétrolières. C’est un important projet qui a nécessité beaucoup d’études, de réaménagements pour voir les besoins et nous avons aussi fait du benchmarking à l’international», détaille Aguibou Ba, directeur de l’Inpg, qui nous a reçus dans les locaux de l’institut au Point E. Est-ce que l’Inpg va utiliser les bâtiments de l’Ufa ? M. Ba répond : «Des études techniques ont été réalisées sur ces bâtiments. Avec les certifications de Veritas, l’une des choses qui sont ressorties, c’est que ces bâtiments ne sont pas utilisables en l’état. Nous allons ainsi construire de nouveaux bâtiments en tenant compte de l’évolution du projet et des besoins spécifiques de l’industrie. Depuis le temps qu’ils ont été construits avec les finitions, leur état, l’affaissement… comme il vous a été donné de le constater, les édifices de l’Ufa ne peuvent pas avoir d’assurance. Veritas ne certifie pas la qualité de ce bâtiment.» Le directeur de l’Inpg révèle que ce processus a retardé le démarrage des travaux du siège de l’Inpg qui vont coûter un peu plus de 20 milliards de francs. Les chantiers devraient durer entre 18 et 24 mois. Le joyau est attendu en début 2023. Année au cours de laquelle le Sénégal attend la sortie de ses premiers barils de pétrole.