Le maire apériste de Doumga Lao refuse d’être classé dans le lot des responsables du département de Podor que les populations jugent «inaccessibles». Keyssi Bousso affirme être le «seul maire non résident». Ancien Dg du Grand Théâtre, nommé récemment Pca de Daniel Sorano, il soutient que ce ne sont pas des postes qui le lient au Président Macky Sall, mais la fidélité.Quelle analyse faites-vous de l’adresse à la Na­tion du président de la Ré­publique du 31 décembre ?

Comme il nous y a habitués depuis 2012, le président de la République a fait un discours concis et rassurant. Ensuite, le grand entretien avec la presse lui a permis de préciser beaucoup de choses et d’aborder d’autres questions qui ne pouvaient figurer dans son message de Nouvel an. Le Président est un homme de parole et il est plus dans l’action.

Certains disent que les responsables politiques du département de Podor ne sont accessibles qu’à la veille d’élections. Qu’en dites-vous ?
Je ne sais qui, mais moi je suis le seul maire non résident et qui vient au moins trois fois par mois dans sa commune. Il faut savoir que certains de ces leaders politiques ont des responsabilités qui leur privent de temps. Ils sont du département, mais ils ont en charge la destinée de tous les Sénégalais.

Quelles sont vos relations avec les responsables apéristes du département ?
Pour la plupart d’entre eux, nous avons des relations fraternelles. J’étais déjà très connu au Fouta avant de faire la politique. J’ai des relations spéciales avec mes voisins immédiats comme Mountaga Sy (maire d’Aéré Lao) et Mamoudou Dème (maire de Golléré). Même quand la guerre des tendances faisait rage, j’ai été le seul, sans parti pris, à dire que Abdoulaye Daouda Diallo est un bon coordonnateur départemental et Cheikh Omar Hann travaille bien pour le parti.

Il se dit que vous avez des relations très tendues avec certains membres du Conseil municipal de Doumga. Qu’en est-il ?
Ecoutez ! Il ne faut pas exagérer, car il n’y a pas de problème au Conseil municipal de Doumga. De 2014 à nos jours, nous avons tenu toutes les rencontres du Conseil en atteignant le quorum. Maintenant, ce que vous appelez «problème» ne l’est pas pour moi parce que c’est un de mes adjoints qui n’a pas accepté la volonté divine. On a été des adversaires politiques pour le poste de maire et après Dieu m’a gratifié ce poste. Donc il devrait se résigner et m’accompagner pour le développement de la commune au lieu de boycotter les réunions du Conseil ou de créer des problèmes. Je peux vous garantir que je suis toujours majoritaire au sein du Conseil municipal de Doumga Lao.

L’hydraulique était une de vos priorités. Où en êtes-vous 6 ans après ?
La commune de Doumga Lao compte 27 villages et des hameaux. A mon arrivée, il y avait peu de forages. Avec ma volonté de réduire le gap en matière hydraulique et l’accompagnement du Puma, cinq villages ont bénéficié de grands forages. Avec un système de raccordement performant, tous les hameaux de la commune disposent désormais de l’eau potable. Le problème de l’hydraulique n’existe plus dans la commune.

Vous êtes depuis quelques semaines Pca au Théâtre national Daniel Sorano. Comment avez-vous vécu votre départ de la direction générale du Grand Théâtre ?
Ce qui me lie avec le Président Macky Sall, ce ne sont pas des nominations, mais une amitié et une fidélité sans faille. Après des résultats probants au Grand Théâtre, j’ai été nommé président du Conseil d’administration du Théâtre national Daniel Sorano pour relever des défis. Je résumerais cela en ces termes : J’ai quitté la maison du père pour celle du grand-père. A l’heure du bilan, le président de la République sera satisfait de mon passage dans cette boîte.

En tant que promoteur culturel, quelles sont vos réalisations sur le plan culturel dans votre commune ?
Je suis un promoteur culturel et je sais que des artistes du Fouta se rendent massivement à Dakar pour y gagner leur vie. C’est ainsi que j’ai lancé, dès le début de mon mandat, un festival de rap au niveau communal. Cette année, on avait projeté d’élargir le festival à l’échelle départementale. L’objectif, c’est de repérer des talents. Avec mon carnet d’adresses, je mettrai ces artistes en relation avec des maisons de production, et je leur ferai participer aux festivals en Europe. Durant les six ans, les préoccupations des jeunes, des femmes ont été réglées sur l’étendue de la commune.