L’université Gaston Berger de Saint-Louis a à nouveau renoué avec la violence. Hier, les étudiants ont barré la Rn 2 et affronté les gendarmes pendant plusieurs heures pour protester contre la fermeture des restaurants universitaires décidée par le directeur du Crous, Pape Ibrahima Faye. Très déterminés, ils ont annoncé leur décision de poursuivre la lutte tant qu’ils n’auront pas la possibilité de s’alimenter à nouveau.

A l’université Gaston Berger de Saint-Louis, il devient difficile d’apaiser le campus social. Après avoir annoncé que les restaurants universitaires seront fermés dès qu’une nouvelle journée sans tickets sera décrétée, le directeur du Centre régional des œuvres universitaires de Saint-Louis (Crous) a provoqué la colère des étudiants. C’est le clash entre les autorités universitaires et les étudiants, qui ont réagi vigoureusement contre cette mesure. Hier, ils se sont heurtés à la détermination du Crous, qui a bouclé les portes des réfectoires pour les empêcher de s’alimenter gratuitement comme ils le font depuis un mois. Comme toujours, ils ont déversé leur colère sur la Rn 2 reliant Saint-Louis au Walo. Ils ont barré la route pendant quelques minutes avant que la Gendarmerie nationale n’intervienne pour rétablir la circulation. Il s‘en est suivi des affrontements, qui ont duré plusieurs heures : ils ont brûlé des branches d’arbres et des pneus.
Mouhamadou Diouf, président de séance de la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl), explique : «Notre attitude est simplement guidée par le fait que le directeur du Crous, Pape Ibrahima Faye, nous a privés de nourriture en fermant les restaurants. Les autorités universitaires ont fait la sourde oreille depuis plus de deux mois pour n’avoir cherché à lever le plus petit doigt pour satisfaire nos revendications.»
C’est un nouveau cycle de violences, qui s’ouvre à l’Ugb engluée dans des crises depuis plusieurs années. La coordination des étudiants ne compte pas reculer «tant que les restaurants seront fermés». Ils accusent le directeur du Crous d’attiser le feu en lui rappelant que la mort de Fallou Sène était intervenue en de pareilles circonstances. «Le directeur du Crous a la mémoire très courte, aujourd’hui s’il est à son siège c’est parce que son prédécesseur Ibrahima Diaw avait osé fermer les restaurants, ce qui avait provoqué les évènements tragiques du 15 mai 2018 qui ont abouti à la mort de l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène. Nous tiendrons le directeur du Crous pour responsable de tout ce qui se passera car la coordination des étudiants n’acceptera jamais que les restaurants soient fermés», martèle Mouhamadou Diouf.
Il faut rappeler que dimanche le directeur du Centre régional des œuvres universitaires de Saint-Louis avait annoncé, lors d’une conférence de presse, que les restaurants seront fermés à chaque fois que les étudiants décideront d’organiser des journées sans tickets (Jst). Pour justifier cette mesure, Pape Ibrahima Faye avait expliqué que ces Jst «avaient déjà coûté 117 millions au Crous qui doit au total plus d’1 milliard 117 millions aux restaurateurs». Une situation que le budget du Crous ne peut plus continuer à supporter, avait relevé Pape Ibrahima Faye.
Dans la plateforme revendicative déposée par les étudiants auprès des autorités universitaires figurent plusieurs points dont la réhabilitation des allées piétonnes qui permettent de faciliter le déplacement des étudiants dans le campus, notamment les handicapés, la réparation des ambulances en panne depuis plusieurs mois et des chambres froides.