Formation en plongée sous-marine : 50 jeunes enrôlés à Joal

Créer des emplois autour des zones humides : telle est l’ambition du ministre du Pétrole et des énergies. En ce sens, Aïssatou Sophie Gladima, qui présidait mardi à Joal la célébration de la Journée mondiale des zones humides, a annoncé la formation de 50 jeunes de la commune dans le domaine de la plongée sous-marine pour être des volontaires de l’environnement. «Nous travaillons actuellement avec le ministère de la Jeunesse pour la formation de 50 jeunes qui seront recrutés pour être des volontaires de l’environnement de la commune de Joal-Fadiouth. Il faut qu’on les forme dans la perspective de l’exploitation des hydrocarbures. Parce qu’on ne le souhaite pas, mais en cas d’incendie, il serait important que ces jeunes puissent intervenir. Et c’est ce qui nous lie avec l’Oceanium. Nous aurons besoin de leurs connaissances», a soutenu madame le ministre. Elle précise : «La formation commence la semaine prochaine et on a une cohorte de 50 jeunes qui vont à leur tour former d’autres. Périodiquement, on espère qu’ils vont pouvoir venir prendre les déchets, mais également récupérer tout ce qui est plastique pour le ramener vers les usines qui font aujourd’hui le traitement pour en faire de l’énergie.» Mme Gladima a aussi indiqué que son ministère va signer un partenariat avec des sociétés pétrolières qui veulent les accompagner pour la protection des zones humides très polluées. Elle a félicité les services du ministère de l’Environnement et du développement durable qui se sont mobilisés aux côtés de l’Oceanium pour la formation de jeunes pour la protection de l’environnement.
Tout de même, le ministre s’est inquiété de la situation qui prévaut au niveau de la pointe du finion où l’ensablement et les déchets plastiques risquent de perdre la mangrove. «On ne va pas la repousser totalement, mais on peut la réduire. On a fait un enrochement sur la côte nord, et de ce côté nous pensons pouvoir reboiser et peut-être ralentir un peu le phénomène. Ce ne sont pas que des déchets qui viennent de l’action des populations sur place. C’est la mer qui rejette tout ce qu’elle a dans son ventre. Tous les déchets qui sont en haute mer sont rejetés en marée basse sur la plage, le long de la côte. Donc il faut une grande campagne de nettoyage de nos océans», plaide Sophie Gladima.
A l’en croire, cette situation n’est pas sans conséquence. A preuve, évoque-t-elle, «Total a eu des problèmes en faisant sa prospection géophysique. Ses experts n’arrivaient pas à acquérir beaucoup de données, parce qu’il y avait beaucoup de déchets qui empêchaient les géophones de faire l’enregistrement correctement. A partir de ce moment, ils se sont arrêtés pendant un certain temps pour nettoyer la zone où ils devaient faire l’acquisition sismique. Après avoir nettoyé, ils ont continué leur campagne. C’est donc ce même problème qu’on retrouve ici. Tout ce qui est en mer est rejeté le long de la côte. Et à force de ramasser et de faire des plongées sous-marines, essayer de sortir tout ce qui est filets, tout ce qui est bouteille, on s’est dit à la longue qu’on devrait pouvoir supprimer cette pollution qui vient de la mer».
Face à cette situation, le gouvernement travaille en collaboration avec les Ong. C’est ce qui explique la mise en place des Aires marines protégées pour la préservation de ces zones.
La commune de Joal en dispose quelques-unes. Très riches en ressources halieutiques telles que le poisson et le coquillage, ces aires marines, de par leur gestion, sont également des modèles pour la reproduction des espèces. D’ailleurs c’est ce qui justifie le choix de Joal pour abriter la célébration de la Journée mondiale des zones humides.
«A Joal, nous avons les aires bio-marins, ce sont des sources d’alimentation pour les tortues qui sont des espèces protégées. Il y a aussi des lamantins dans l’aire marine protégée et beaucoup d’espèces de poissons qui viennent s’y reproduire. Donc les déchets plastiques constituent des nuisances pour ces espèces. Et si ce phénomène continue, cela va créer une catastrophe», avertit Mapathé Djiba, commandant de l’Aire marine protégé de Joal-Fadiouth.