Le capitaine Oumar Touré, accusé «d’être à la solde» de Ousmane Sonko, a démissionné de la gendarmerie. L’ex-gendarme de la Section de recherches qui a participé à l’enquête sur les accusations de viols et de menaces de mort de la masseuse Adji Sarr contre Ousmane Sonko, dit être surveillé dans ses déplacements et ses communications. Il y a quelques jours, Le Quotidien avait fait état de surveillance d’agents soupçonnés d’avoir renseigné le leader de Pastef.

Le Quotidien avait écrit il y a quelques jours, qu’un policier et un gendarme, soupçonnés d’avoir fourni des renseignements à Ousmane Sonko, étaient aux arrêts et mis à la disposition de la Prévôté. Et que deux autres éléments de la sécurité étaient surveillés. L’on n’avait pas dit que le capitaine Oumar Touré, qui a déposé sa démission de la gendarmerie, en faisait partie. Néanmoins, lui-même a affirmé, hier dans une déclaration, être accusé «d’être à la solde» du leader de Pastef.
Dans un communiqué, le désormais ex-gendarme de la Section de recherches a expliqué les raisons qui l’ont poussé à rendre le tablier. «Depuis la fuite du procès-verbal concernant cette enquête (de viols et menaces de mort), je suis suivi par des individus dont j’ignore la vraie motivation, jusqu’à ce qu’on m’apprenne qu’il s’agissait des éléments de la Direction nationale du renseignement sénégalais. Pour une affaire privée, j’ai été plutôt très surpris par cette mesure», expose M. Touré. Pourtant, l’ex-capitaine dit avoir saisi sa hiérarchie. «Depuis lors, aucune mesure n’a été prise et les individus continuent leur forfaiture en suivant tous mes déplacements, allant même jusqu’à mettre sous écoute mes communications en anticipant tous mes faits et gestes. Ce qui constitue une violation de mes droits constitutionnels. Tout cela parce que je suis soupçonné à tort d’être à la solde d’un opposant que je n’ai rencontré que le jour de la remise de sa première convocation dont j’étais porteur, donc en faisant mon travail conformément aux ordres de mes chefs», explique M. Touré.

«Le ministre de l’Intérieur, le minis­tre de la Justice et
le procureur de la République doivent démissionner»
Oumar Touré défie quiconque de «produire la preuve matérielle de (son) contact avec le député Ousmane Sonko hormis pour le motif cité plus haut». L’ex-gendarme dit préférer «la faim avec la conscience tranquille que l’opulence en perdant (son) sommeil et (sa) sécurité». En attendant, il appelle la jeunesse sénégalaise à ne pas écouter ni «le discours incitateur de ce ministre de l’Intérieur irresponsable», ni «le discours endormant de monsieur Idrissa Seck qui a fini d’être la risée de l’histoire» ainsi que ceux qui, «par des mots, manipulent l’opinion publique». L’ex-officier est contre la démission du président de la République pour «ne pas entacher notre démocratie». Toutefois, Oumar Touré estime que «le ministre de l’Intérieur, le ministre de la Justice et le procureur de la République du Tribunal de Grande instance de Dakar doivent démissionner de leurs fonctions».