L’artiste Abdou Karim Sahad Sarr va sortir aujourd’hui son premier album Jiw (Ndlr, semer en Wolof) lors du concert qu’il donnera ce soir à l’Institut français de Dakar. Ce premier album de 13 titres est l’aboutissement d’un long processus du projet panafricain Sahad and the nataal patchwork. Cet artiste qui fait de l’afro-fusion veut redonner de l’espoir à la jeunesse africaine.
Jiw! (Ndlr, semer en wolof) c’est le tout premier album de Abdou Karim Sahad Sarr. L’artiste donne rendez-vous ce soir à son public, à l’Institut français pour lancer officiellement cet opus. Sahad de son nom d’artiste souhaite semer à travers cette œuvre musicale «très show», une graine d’espoir pour la jeunesse sénégalaise et au-delà, africaine. «Il y a encore une graine d’espoir à l’intérieur de tout un chacun, il appartient à chacun de la trouver et de la semer», fait-il savoir, lors du point de presse qu’il a tenue hier au Goethe Institut de Dakar. L’opus composé de 13 titres a été conçu et produit au Sénégal précisément au Studio Ethnique de Sidy Samb. Et, l’artiste y chante dans diverses langues africaines pour, explique-t-il, «proposer quelque chose de différent par rapport à ce que les gens ont l’habitude d’écouter».
Jiw traite de l’être humain dans toutes ses facettes mais aussi des thèmes comme l’émigration. Entre autres titres, l’on peut citer Jiw, Salaamaleg, Irafama, Njaa gainde, Rog told me, Adduna, Lamp Fall, Indépendance. Des mélodies qui font voyager dans divers airs et qui font de cet album un symbole. «J’ai pris le risque de sortir un album au lieu de faire des singles comme le font les gens. J’ai voulu ainsi redonner de l’espoir aux jeunes artistes. Leur dire qu’il est possible de faire des produits de haut niveau et d’une hyper bonne qualité au Sénégal même si on n’a pas de subvention». «Nous sommes parvenus à faire un album à la hauteur des sorties de label comme celui de Salif Keita ou de Manu Dibango. Mais pour cela, il lui a fallu de la patience», a dit Sahad. Selon son frère Saliou Sarr, son album «est l’aboutissement de tout un processus, un travail et un engagement. C’est un symbole du présent, un témoignage de l’Afrique vivant dépourvu de clichés misérabilistes et de sous-développement que l’autre nous définit». «Par sa diversité musicale, la diversité des thèmes abordés, la composition du Nataal parchwork, le projet est panafricain mais très ouvert au monde», a-t-il témoigné.
Pour l’auteur lui-même, «Il est important de revenir à nos propres langues tout en s’ouvrant au monde». «C’est ce qui montre que nous sommes des musiciens africains», a-t-il dit hier en conférence de presse. Sahad and the nataal patchwork a à son actif un Ep Nataal sorti en 2015. L’artiste a obtenu en 2016 le Tanit d’or aux Journées musicales de Carthage, mais aussi le prix du rêve africain entre autres récompenses. Connu du public sénégalais grâce à son single Nataal, il mentionne que le moment est venu pour lui d’occuper la chaine musicale nationale. Son genre, l’afro-fusion est aussi cosmopolite que l’est son ambition. Sahad and The nataal patchwork est en somme, un projet panafricain ouvert sur le monde.
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