Environnement Restauration de la faune sahélo-saharienne : Israël offre au Sénégal 18 œufs d’autruche à cou rouge

Dans le cadre de la préservation de la biodiversité animale, l’Etat du Sénégal a signé un partenariat avec celui d’Israël qui va lui offrir 100 œufs d’autruche à cou rouge, une espèce en voie de disparition au Sénégal. Pour le moment, le Sénégal a reçu 18 œufs d’autruche à cou rouge qui sont couvés à la ferme Hortica de Sindia. Le ministre de l’Environnement et du développement durable, Abdou Karim Sall.
L’autruche à cou rouge est une espèce en voie de disparition au Sénégal. Et si l’on n’y prend garde, on va vers l’extinction de cet oiseau. Pour assurer sa survie, le Sénégal a signé un partenariat avec l’Etat d’Israël pour lui fournir 100 œufs d’autruche à cou rouge. Selon le colonel Mamadou Sidibé, directeur des Aires marines communautaires protégées, cette opération consiste à la restauration de la faune sahélo-saharienne au niveau du Sénégal. «Ce sont des œufs venant d’Israël d’autruches à cou rouge qu’on est train d’essayer de faire la couvaison au niveau d’un partenaire privé qui nous permettra de couver ces œufs. Pour le moment, nous avons reçu 18 œufs qui sont arrivés, mais c’est une centaine d’œufs et nous avons commencé à les couver. Ils sont dans la couveuse et une fois là-bas, nous essayons de maintenir la température à 36° et la durée de couvaison c’est 42 jours avec une hygrométrie de 30%. Après cette étape, les autruches seront reprises pour être acheminées dans la réserve du Ferlo nord», a souligné le colonel Sidibé.
Le ministre de l’Environnement qui a effectué une visite à la ferme Hortica et dans la réserve de Bandia, a, quant à lui, expliqué que l’autruche à cou rouge figure dans la liste rouge des espèces en voie de disparition de l’Uicn. Ainsi, dans le cadre de la préservation de cette espèce, «l’Etat d’Israël a bien voulu offrir gracieusement à celui du Sénégal 18 œufs d’autruche à cou rouge qu’il ne faut pas confondre avec les autruches à cou gris que nous connaissons au Sénégal et partout. L’autruche à cou rouge est, comme l’a précisé la liste rouge de l’Uicn, en train de disparaître au Sénégal. On peut les localiser au nord du pays, mais elles sont devenues une espèce extrêmement rare dans le Sahel», a précisé Abdou Karim Sall.
Installation des autruches à Ranérou
Face à cette menace, le ministère de l’Environnement et du développement durable a entrepris des actions pour le repeuplement de cette espèce. Ainsi, dans la collaboration avec les fermes privées, celle de Hortica qui se trouve dans la commune de Sindia a accepté de recevoir ces œufs dans ses couveuses. «Après l’éclosion, nous allons procéder à l’installation des autruches dans la réserve de Katanie, dans le Ranérou, pour que nous puissions avoir une régénération ou une reproduction naturelle. Et partant de cette reproduction naturelle, un repeuplement de cet espèce et que nous allons peut-être faire par la suite des prélèvements pour le réintroduire dans d’autres parcs, dans d’autres réserves et pourquoi pas même les confier à la gestion privée. C’est donc très important de noter que le Sénégal est en train de faire en sorte que les espèces qui sont en voie de disparition ou d’extinction puissent être réintroduites au Sénégal», a souligné Abdou Karim Sall.
Après cette étape, le ministre de l’Environnement et du développement durable a visité aussi la réserve naturelle de Bandia pour marquer la célébration de la Journée mondiale des forêts. Selon le ministre, les forêts jouent un rôle extrêmement important pour les humains, mais aussi pour les animaux. A en croire Abdou Karim Sall, le Sénégal dispose de près de 19 millions d’ha de forêt d’où il tire de l’oxygène, du bois et de la nourriture, mais également de l’eau. Le choix de Bandia s’explique, selon lui, par le fait que la régénération naturelle assistée dans cette forêt est devenue une réalité pour la préservation et la conservation des forêts. C’est pourquoi il a rappelé que le président de la République, dans le cadre de l’initiative Pse vert, a voulu un reboisement durable et inclusif du territoire national.
Pour mieux lutter contre les effets pervers du réchauffement climatique, il a rappelé qu’il faut davantage multiplier la séquestration du carbone. «C’est la raison pour laquelle, dans le cadre de ce programme ambitieux du chef de l’Etat, nous allons en plus reverdir le pays, mais participer à la séquestration du carbone. Avec un hectare de forêt, on peut séquestrer jusqu’à 7 tonnes de carbone par an, ce qui est assez important. Il y a aussi que la réserve de Bandia est un exemple vivant de régénération naturelle assistée», fait savoir le ministre de l’Environnement et du développement durable. «Le président de la République a signé neuf décrets de classement de forêt dans quatre régions du Sénégal pour une superficie globale de 84 mille 726 ha. Depuis 1978, il n’y a pas eu de classement. Cela atteste de la volonté du chef de l’Etat de reverdir ce pays, de préserver notre patrimoine forestier. Nous allons continuer à travailler avec les bonnes volontés et l’ensemble des parties intéressées pour préserver notre patrimoine forestier, mais également rendre notre pays vert comme le souhaite le Président durant son quinquennat», a assuré Abdou Karim Sall.
Parc forestier urbain de Dakar
Selon le ministre, le Pse vert est en marche. Il en veut pour preuve la décision du chef de l’Etat de soustraire de l’emprise de l’ancien aéroport Léopold Sédar Senghor 10 ha pour en faire un parc forestier urbain de Dakar. «Cela constitue une décision importante qui va nous permettre de reverdir les grandes villes. Il nous a demandé de reverdir les axes routiers et autoroutiers. On a déjà commencé avec Ila Touba. Nous allons le continuer avec l’autoroute Malick Sy et l’ensemble des boulevards et grandes avenues de nos grandes villes pour que son souhait se réalise à travers la matérialisation de cette plantation, de ce reboisement dans nos villes, nos campagnes, mais aussi dans les établissements publics.»
D’ailleurs dans le cadre du Pse vert, il a rappelé que 9 millions de plants répartis dans les 86 pépinières sur l’étendue du territoire national ont été totalement absorbés par les populations dans le cadre de la campagne de reboisement.