Dans 8 mois, les Lébous comptent organiser une grande mobilisation pour rappeler leur place dans la gestion des affaires publiques. C’était lors de la clôture à Yoff de leurs journées de prières pour la stabilité et la paix au Sénégal.

Dans l’histoire, les Lébous ont collaboré avec le colon. Après l’indépendance, le Président Léopold Sédar Sen­ghor a perpétué cette tradition qui, dans le temps, s’est égarée jusqu’à ne plus exister ou presque. Pour Abdoulaye Makhtar Diop et sa communauté, il est l’heure de changer cette donne. «Nous allons dans 8 mois organiser un grand rassemblement qui va mobiliser tous les Lébous de la région du Cap-Vert. Il est l’heure que les Lébous retrouvent leur place d’antan», a tonné samedi Saltigué Mamadou Mbengue, coordonnateur du comité de pilotage et de réunification des 121 villages lébous de Dakar. C’était lors de la clôture des journées de prières initiées par la communauté qui se sont tenues à Yoff et ont réuni jaraafs, saltigués, imams, notables et presque tous les dignitaires lébous. Pour le chef supérieur de la collectivité, les Lébous n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes. «Les Lébous doivent se mettre débout pour montrer qu’ils existent. Le stade Léopold Sédar Senghor est trop petit pour les Lébous. On dit souvent que les Lébous sont persécutés. Ce n’est pas le cas, on est divisé. C’est nous qui avons dispersé nos forces. Il faut qu’on soit uni», a prêché Abdoulaye Makhtar Diop, Grand Serigne de Dakar. Pour cela, Mamadou Mbengue Baida demande aux autorités politiques issues de la communauté de montrer l’exemple. «Nous demandons aux maires lébous de continuer à solidifier leurs relations. J’en appelle au ministre-maire Abdoulaye Diouf Sarr, aux maires Gorgui Ciss, Alioune Ndoye… Après cela, on va les accompagner», invite le saltigué, initiateur des journées de prières.
Abdoulaye Makhtar Diop : «Je suis contre la réforme sur la Ville de Dakar»
Abdoulaye Makhtar Diop estime que toute décision qui doit être prise à Dakar doit rencontrer l’adhésion des Lébous. «Sur la réforme tendant à supprimer la Ville de Dakar, l’imam Alioune Moussa Samb et moi sommes contre. Dakar a une charge historique et symbolique», martèle le Grand Serigne de Dakar, par ailleurs vice-président à l’Assemblée nationale. Qui ajoute : «Il y a le député Moustapha Guirassy qui, lors du vote du budget, a interpellé le ministre des Finances pour demander que les financements cessent de se limiter uniquement à Dakar. Il a dit que Dakar n’est pas le Sénégal. J’ai pris la parole pour lui dire que Dakar n’est certes pas le Sénégal, mais le Sénégal sans Dakar n’est pas le Sénégal.»