L’Etat, qui est en train de procéder à l’état des lieux des dégâts causés par les récentes manifestations, va accompagner les travailleurs des stations-services impactées. La ministre du pétrole et des énergies a reçu hier les représentants des gérants de stations-services.
Les travailleurs des stations-services impactées lors des récentes émeutes notées au Sénégal peuvent compter sur l’Etat. Il procède d’abord à l’état des lieux des dégâts causés pour ensuite voir comment les accompagner, afin qu’ils puissent rapidement se relever. L’assurance a été donnée, ce jeudi, par la ministre du Pétrole et des énergies qui recevait au building administratif Mamadou Dia, des représentants de gérants de stations-services.
«C’était important qu’on les reçoive et qu’on montre aux Sénégalais, ce qu’ils représentent économiquement, aujourd’hui, pour ce pays. Donc tous ces ravages, toutes ces pertes, c’est le Sénégal qui perd des emplois, de l’argent pour sa fiscalité ; mais ce sont des pères de famille à qui également on ôte du pain de la bouche», a déclaré Aïssatou Sophie Gladima.
Sur le côté sécuritaire, elle a soutenu que «ça aurait pu être beaucoup plus dramatique que ça. Imaginez si ces stations avaient explosé, surtout dans certains quartiers, le nombre de morts qu’on aurait eu aujourd’hui ?». C’est la raison pour laquelle elle a interpellé les médias sur des émissions éducatives pour aider dans la sensibilisation. «On a toujours vécu la main dans la main, dans la solidarité, n’acceptons pas de prendre des contrevaleurs dans notre pays. Donnons-nous la main, soyons solidaires entre nous et en un seul corps, sécurisons notre pays, parce que c’est ça qu’on cherche, à déstabiliser ce pays, et s’il est déstabilisé, ce sont d’autres qui vont en bénéficier», a plaidé Aïssatou Sophie Gladima. Cette dernière a fait savoir aux émeutiers qui s’en étaient pris à ces endroits que ce sont les biens des fils du pays qui ont été détruits. «Total Sénégal, du laveur au directeur, en passant par le gérant, nous sommes tous des Sénégalais. Donc, si maintenant ils viennent s’attaquer à des Sénégalais qui ont choisi d’investir dans le pays, de travailler, d’embaucher et de promouvoir l’emploi, c’est vraiment dommage. Tout ce qu’on a cassé ne concerne pas les étrangers», corrobore Mme Semedo de l’Association des gérants de stations-services du Sénégal.
Par ailleurs son collègue, Papa Abdou Khadir Mbodji, qui, après avoir déploré le préjudice causé à ces Sénégalais, a donné des éclairages sur le fonctionnement des stations-services. Il dit : «Pour ce qui concerne Vivo Sénégal, les stations Shell, sur les 10 stations attaquées, il n’y a que 3 où le carburant a été concerné. Non seulement la marchandise dans les boutiques appartient aux gérants ou les managers de boutique même ça à 90%, ils travaillent à crédit avec les fournisseurs. Ça veut dire qu’en réalité, un manager de boutique qui a un stock de 20 millions de produits, il a 15 à 18 millions de dette.» Avant de mentionner les pertes d’emplois énormes occasionnées avec le saccage des boutiques. Lui et ses camarades ont appelé les concitoyens à faire attention, car dans les stations, il y a des produits inflammables dangereux. Relativement à ces produits pétroliers comme gaziers, la ministre rassure qu’il y a eu juste une pénurie de sécurité en bloquant les bonbonnes pendant la tension.