«Il est très difficile d’identifier clairement les véritables animateurs de ce trafic dans la mesure où la plupart d’entre eux opèrent dans la clandestinité. Ils sont issus d’horizons divers, ce sont des Sénégalais, villageois fabricants de charbon ou citadins exploitants de petites ou moyennes scieries, de menuiseries ou ressortissants de la sous-région, impliqués dans des circuits transfrontaliers de trafic de bois ou encore des sociétés appartenant à des multinationales implantées un peu partout dans le monde et qui disposent souvent de moyens colossaux. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est important de renforcer les moyens de surveillance de nos agents des Eaux et forêts pour mieux faire face.
Le fléau a atteint des proportions inquiétantes dans les trois régions du Sud, d’où la nécessité pour les pouvoirs publics de déployer des moyens colossaux et de faire preuve d’une volonté politique affirmée doublée d’une véritable synergie d’efforts des Forces de défense et de sécurité pour y mettre un terme.
C’est avec le cœur meurtri que je constate, en parcourant la Casamance naturelle de Gouloumbou à Diogue, la destruction massive de la forêt sous l’œil impuissant des populations et des agents des Eaux et forêts. Autant la résolution du conflit casamançais est importante, autant je crois fondamentale la prise en charge de la préservation des ressources naturelles de ces régions. La prise en charge de ces deux questions est fondamentale pour la résolution du conflit dans sa globalité. C’est un tout qui doit aller ensemble. L’exploitation abusive du bois a été un facteur d’exacerbation du conflit. Il y a le drame de Boffa Bayotte et un sentiment de révolte latent dans le nord Sindian, dans les départements de Bounkiling et de Médina Yoro Foulah où la coupe abusive de bois a atteint des dimensions inquiétantes.»